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Dantès - Tome 2 : Six années en enfer, par Pierre Boisserie et Philippe Guillaume, Érik Juszezak (Dargaud)

Dantès

Tome 2 : Six années en enfer

Scénario : Pierre Boisserie et Philippe Guillaume
Dessins : Érik Juszezak
Couleurs : Juliette Nardin

Dargaud

Un Monte-Cristo financier

Pas une journée sans que les médias nous serinent avec la crise financière. Mais au fait comment fonctionnent les marchés financiers ? ou plutôt comment dysfonctionnent-ils ? C’est en quelque sorte la question à laquelle tente de répondre le scénariste Pierre Boisserie associé à un expert incontesté des marchés financiers Philippe Guillaume, responsable des marchés au quotidien économique Les Échos.

Avec Dantès, rien de didactique, mais une histoire inspirée de la faillite de la banque Barings en 1995 suite aux agissements d’un trader Nick Leeson en Asie et que la crise actuelle – ou l’affaire Jérôme Kerviel à la Société Générale – réveille et amplifie. En fait, c’est le point de départ du T1 : une énorme carambouille dans une banque française qui se termine dans le sang.

L’implacable machination voit le jour dans ce T2. Le trader Alexandre accusé injustement de tous les maux, jusqu’au meurtre de Sancier, le responsable du contrôle interne, va écoper de la perpétuité avec une peine de sureté de 22 ans. Tous l’ont accablé – tel le fameux Edmond Dantès du célèbre roman dont la BD s’inspire très librement. Et le voilà dans la cellule de Gabriel Levi qui va devenir son abbé Faria. Après la Chute du Trader, Six ans en enfer dévoile la toile d’araignée où le jeune Alexandre s’est fait prendre au profit d’une mouvance politico-financière assez inattendue…

Sans détour, admettons de suite que cette deuxième partie se révèle encore plus réussie que le premier épisode – déjà fort salué à sa sortie. L’histoire est découpée au cordeau. Le suspens est entier : à peine croit-on avoir compris le chemin parcouru que les scénaristes ouvrent de nouvelles pistes toujours crédibles. Du grand art. Ainsi, on sent Érik Juszezak particulièrement à l’aise dans son dessin fin et réaliste que les couleurs un peu plus vives de Juliette Nardin rehaussent encore.

Une excellente série à suivre avec impatience
. Le prochain diptyque sera sur le thème de la vengeance...

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Manuel F. Picaud
18/10/2008