Voyageur
Tome 6 : Présent 2
Scénario : Pierre Boisserie et Éric Stalner
Dessins : Marc Bourgne
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud
Glénat, collection Grafica
L’espace-temps se resserre…
La saga Voyageur de Pierre Boisserie et Éric Stalner est un thriller inter-temporel qui prend un joli rythme de croisière. Voici déjà le T.2 du cycle Présent, mis en scène par l’efficace Marc Bourgne. Le cycle Futur présentait une vision sombre de la planète à moyen terme entre privilégiés ayant pu sauvegarder un mode de vie moderne et les masses populaires recluses à l’extérieur du centre-ville. Cela se passe à Paris mais on devine que chaque grande ville est construite sur le même modèle.
Que s’est-il passé ? En disposant du pouvoir de voyager dans le temps, Fish et Lou ont réussi à revenir en mai 2008 à l’époque du Présent et sont sur la voie de comprendre. Mais ils poursuivent deux objectifs opposés. Le premier veut modifier le cours du Passé pour sauver le monde de la catastrophe. Le second marche sur les traces de son Passé pour lui garantir son avenir…
Ce chapitre nous narre les pérégrinations parisiennes de Vedder le Voyageur, étrange individu capable de se téléporter, traqué par toutes les polices de l’Hexagone… Aidé par la jolie Clara, Voyageur n’est pas le seul être venu du Futur : Fish aussi est arrivé à Paris, pour le plus grand malheur de Lou… Il aimerait éliminer ce dernier. Il pense le trouver sur leur terrain connu, la Sorbonne. Il assiste à un cours sur le devenir de la planète. Dans l’amphithéâtre, les étudiants s’inquiètent de l’exploitation outrancière des ressources de la Terre. Il imagine un moyen radical de changer le cours de l’histoire en marquant les esprits…
En arrière-plan, les coscénaristes Pierre Boisserie et Éric Stalner s’intéressent à l’écologie, mais construisent surtout un thriller palpitant sur fond de complot religieux et politique. Marc Bourgne, très en forme, imagine un leader écologique : Stéphane Médard aux moustaches de José Bové et au visage de Nicolas Hulot. Son dessin expressif et précis s’illuminent par les couleurs de Jean-Jacques Chagnaud. Juanjo Guarnido réalise toujours la couverture – fort peu engageante, la plus laide de la série – mettant en avant le rebelle Fish sur les toits de Paris. Heureusement que le rythme de parution de cette série est soutenu car, au fil des épisodes, la tension monte et accroit l’envie de connaître la suite.
Une saga passionnante.