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Lovely Trouble, par François Maingoval, Franckie Alarcon, collection Carrément 20 x 20 (Glénat)

Lovely Trouble

Scénario : François Maingoval
Dessins : Franckie Alarcon
Couleurs : Franckie Alarcon et Carole Lamour

Glénat, collection Carrément 20 x 20

Imaginez ce que serait la Terre si l'amour et le sexe en avaient été bannis. Comment serait la vie des hommes sans cela ? C'est ce qu'ont essayé de nous décrire François Maingoval et Franckie Alarcon dans Lovely Trouble . Un livre étonnant…

Dix siècles après notre époque, un régime totalitaire règne sur la Terre. Les pulsions sexuelles et amoureuses ne font plus partie du quotidien des terriens, qui ne savent même plus que cela a existé un jour. Des extrémistes, les Molapaps, croyant que le nez était l'organe reproducteur de l'homme, poussent la population masculine à porter des cache-nez. Le clonage a remplacé la méthode naturelle de reproduction. Les naissances sont régulées par le pouvoir qui en détermine annuellement les quotas en fonction du sexe et du Q.I. Tout le monde mène une vie sans stress, sans déprime et sans maladie, grâce à la pilule du bonheur inventée par le Professeur Martov. Dans ce monde parfait, seule une poignée de rebelles irréductibles refuse de prendre la merveilleuse pilule. Ils vivent dans la clandestinité, en rêvant de faire un jour basculer le pouvoir en place.

Pour appréhender cet étrange univers, les auteurs nous invitent à suivre les pas de Kick, un jeune homme faisant partie des surdoués de la classe dirigeante. Sa route croisera celle d'une jolie rebelle, appelée Xaëlle… Une rencontre, qui lui apprendra, non sans difficultés, la vérité sur ce monde aseptisé.

On connaissait son côté fantastique avec Ada Enigma et l'Empreinte de Satan, son côté suspense avec Barbara Wolf, cette fois François Maingoval nous emmène dans un récit à la fois sérieux, par l'idée de fond qu'il véhicule, et empli d'humour pince-sans-rire et de second degré. On sent que cette histoire de 120 pages aurait pu en compter le double sans longueur tant le sujet est vaste. Sous des atours frivoles, elle dresse un portrait plausible d'une société totalitaire sous un aspect original.

Le dessin du jeune Franckie Alarcon s'apparente à Moebius et Pratt. Un mélange d'influences qui ne demande qu'à mûrir. On sent d'ailleurs l'inévitable évolution du dessinateur au fil des 120 planches.

Un album à découvrir.

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Marc Carlot
28/11/2005