Les Rochester
Tome 6 : Lilly et le Lord
Scénario : Jean Dufaux
Dessins : Philippe Wurm
Couleurs : Benoît Bekaert
Dupuis, collection Repérages
Les Rochester tirent leur révérence
Décidément, les nouvelles séries policières dans le monde aristocratique et en ligne claire peinent à s’imposer, même avec des auteurs chevronnés. Après Tiffany de Yann et Herval, stoppé net après deux tomes chez Delcourt, la série les Rochester n’ira pas au-delà de ce nouvel opus. C’est le scénariste Jean Dufaux qui l’annonce en fin d’album dans une lettre empreinte de colère…
Mise en images par Philippe Wurm, cette série a déjà connu des vicissitudes éditoriales. Démarrée chez Casterman, elle s’est poursuivie chez Dupuis, d’abord en format classique avant de bénéficier d’une nouvelle maquette de couverture et un grand format. Apparemment, cela n’a pas suffi à convaincre assez de lecteurs. Pourtant, avec son ton léger « so british », la série dispose de bons arguments.
Ce sixième épisode clôt donc la série en répondant aux questions qu’on se pose sur les relations intimes entre Lady Elza Rochester et Jack Lord. C’est Lilly, une strip-teaseuse de 20 ans, la clé de l’échec de leur mariage. Et voilà que la sortie de prison du maître-chanteur Genino va permettre de remuer le passé et révéler la vérité, pas seulement sur ces deux protagonistes d’ailleurs… Et pour démêler l’intrigue, Elza n’hésitera pas à faire son entrée sur scène dans le plus simple appareil. Croustillant !
Rocambolesque, l’épisode montre une autre face de la société britannique bien loin des fastes de la noblesse. Jean Dufaux s’amuse à faire se rencontrer les extrêmes de la société britannique. C’est certes caricatural, mais rythmé et humoristique. En filigrane, le scénariste conclut de bien belle manière cette histoire d’amour.
Au dessin joliment mis en couleurs par Benoît Bekaert, Philippe Wurm donne toute la mesure de son talent en mettant en scène tout ce monde dans des décors parfaitement reconstitués et une ligne claire bien maîtrisée.
Un émouvant clap de fin.