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Awrah - Tome 1 : La Rose des sables, par Christian Simon et Fuat Erkol, Ana Luiza Koehler (Daniel Maghen)

Awrah

Tome 1 : La Rose des sables

Scénario : Christian Simon et Fuat Erkol
Dessins : Ana Luiza Koehler
Couleurs : Guy Raives

Daniel Maghen

Un conte des 1001 nuits...

Après le très réussi Canoë Bay de Tiburce Oger et Patrick Prugne, le jeune éditeur Daniel Maghen réitère avec un autre voyage, cette fois, au début du 9e siècle, au lendemain du règne d’Hârun Ar-Rachid, calife de Bagdad.

Dans une petite ville orientale - Bassorah d'après le dossier de presse –, l’orphelin Tahar est un jeune voleur qui échappe toujours à ses poursuivants. Jusqu’à ce jour où il ne doit de conserver sa main qu’à l’intervention opportune du notable respecté et veuf, Maître Nassim El Abar. Ce père d’une fille – Aïcha – et de deux fils est un homme sage et généreux. Il décide d’adopter le voleur et lui donner une éducation au désespoir de l’aîné Mounir, particulièrement jaloux de cet intrus.

Ce bonheur fragile se rompt le jour du mariage d’Aïcha à Othmane. Nassim découvre une ravissante voleuse dans sa chambre et tombe éperdument sous le charme. Nadia, c’est son prénom, appartient à une tribu de nomades installée aux portes de la ville et séduit aussi Tahar. Et donne l’idée d’une odieuse vengeance à Mounir… D’équilibrée et apaisée, la vie devient troublée et sanglante... Quel maléfice en est responsable ?

Auteurs de la série Lenny Valentino parue chez Bamboo, Christian Simon et Fuat Erkol retrouvent une écriture très cinématographique. « Awrah » pourrait signifier toute chose que l’être humain cache par pudeur : son intimité. Les deux scénaristes s’intéressent justement à l’intimité des personnages et le drame de cette histoire prend source quand Nadia est dévoilée à des yeux interdits avec un enchaînements de faits tragiques. Ce premier volet du diptyque révèle une pression croissante particulièrement envoutante qui se finit dans un fracas inattendu. De nombreuses scènes se comprennent sans un mot.

Le dessin qualifié de « naturaliste » par Ana Luiza Koehler elle-même transmet à l’histoire une fraîcheur, une sensualité et une émotion rares. Architecte de formation, elle réalise notamment de somptueux décors. Les couleurs directes ont été confiées avec bonheur à Guy Raives qui reconstitue l’atmosphère d’un vieux livre tandis que son compère Éric Warnauts réalise le lettrage.

Cette histoire d’amour doublée d’une solide intrigue, servie par un sublime dessin parfaitement mis en couleurs, aurait toute sa place parmi les Contes des Mille et une nuit.

La suite est annoncée pour début 2010. On a hâte.

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Manuel F. Picaud
27/07/2009