La Liste 66

Tome 4 : Oklahoma / Texas

Scénario et dessins : Éric Stalner
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud

Dargaud

Avant-dernière étape

Prévu comme un road-movie au cœur des États-Unis du début des années 60, traversant huit États le long de la fameuse Route 66 de Chicago à Los Angeles, la Liste 66 devait s’étaler sur huit albums. Finalement, l’auteur Éric Stalner a préféré abandonner le concept d’un album par État et resserrer son récit. Ce thriller d’espionnage livrera donc ses secrets dans le prochain et dernier tome intitulé Nouveau-Mexique / Arizona / Californie. Ce nouvel épisode Oklahoma / Texas renouvelle et relance l’intrigue. En effet, le T3 s’achève avec la disparition du personnage principal Alex Poliac abattu sous les yeux de son fils Rob par le cruel tueur plus connu sous son surnom du Clown.

L’histoire reprend en septembre 1965, soit quatre ans plus tard. Grâce à Carl Benton, l’avocat ayant échappé au tueur grâce à son père, Rob est devenu Matthew alias Mat, étudiant à Oklahoma City. Il a mûri, s’est apparemment endurci et renfermé sur lui-même, tandis que son nouveau paternel se morfond dans l’alcool plutôt que de poursuivre l’œuvre de sauvetage d’Alex. Finalement, Mat doit tenter de reprendre le flambeau. Beaucoup d’espions de la liste 66 ont été éliminés. Et la piste conduit à un hôpital psychiatrique que Mat va tenter d’infiltrer. Dangereux de se faire enfermer dans un asile…

Ce nouvel épisode plein de rebondissements marque le goût d’Éric Stalner pour les personnages qui trouvent les ressources de rebondir même dans les pires situations. Il livre un portrait saisissant de Mat / Rob écartelé entre l’envie de reconstruire une vie normale et le devoir de poursuivre l’idéal de son père. Le dessin « encrayonné » de l’auteur contribue à conférer beaucoup de sensibilité à l’histoire. La marque de fabrique forte reste un découpage moderne et efficace, de scènes muettes où le lecteur s’identifie encore plus au personnage, des décors naturels très verts et des personnages très expressifs. Le tout mis en images avec élégance et sobriété par Jean-Jacques Chagnaud qui souligne davantage encore le trait de l’auteur.

Épilogue attendu avec impatience au premier semestre 2010.