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Ken Games - Tome 2 : Feuille, par José Robledo, Marcial Toledano (Dargaud)

Ken Games

Tome 2 : Feuille

Scénario : José Robledo
Dessins et couleurs : Marcial Toledano

Dargaud

Secrets et mensonges...

Après Paris-New York New York-Paris de Raphael Drommelschlager paru en mai 2009 chez Casterman, la trilogie Ken Games publiée chez Dargaud adopte un graphisme aussi percutant avec une charte de couleurs autour de trois couleurs vert, rouge et bleu. Il s’agit là aussi d’une histoire sombre racontée à tour de rôle par les trois amis Pierre Fermat, Thierry-Jean Feuille alias TJ et Anne Parilou. Une histoire où chaque personnage est empêtré dans une double vie et les mensonges qui l’accompagne.

Après avoir présenté Pierre, le curieux boxeur licencié en mathématiques dans le T1, le deuxième épisode s’intéresse à son meilleur ami TJ officiellement banquier mais en réalité joueur de poker professionnel. Les deux hommes ont un bagage mathématique qui les aide dans leur activité, même s’ils s’en affranchissent parfois. À leur côté, Anne alias Ciseaux, la petite amie de TJ, n’ignore rien de leurs secrets. Elle n’est ni institutrice, ni même serveuse dans un bar, mais une redoutable tueuse à gages… Trois univers sombres couverts par des mondes aseptisés. Comment ces trois amis peuvent-ils mener leur vie parallèle sans se perdre ?

Cette trilogie est sans nul doute une très bonne surprise. Construite au cordeau, elle se lit à plusieurs niveaux et contient beaucoup de subtilités. Le premier album vert couleur de l’espoir situe les personnages dans leurs mensonges. Le second tome rouge va faire se rejoindre les itinéraires parallèles, éclater les secrets et couler le sang. Avant un épilogue bleu sombre qui réserve son entier suspens.

Combinant dialogues directs, voie off du protagoniste de l’album et scènes incrustées de flash-back, le scénariste José Robledo fait cette fois-ci pénétrer le lecteur dans l’univers du poker dont il décortique le déroulement d’une partie. Mais l’interpénétration des trois destins assure un rythme haletant et captivant. Au passage ce T2 explique le titre, un jeu de poings inventé par Ken le père de TJ. Le graphisme semi réaliste aux grands yeux façon manga, un peu déconcertant au début, de Marcial Toledano s’avère d’une rare force et finesse. Servie par un découpage dynamique et des couleurs d’ambiance, cette série de ces deux jeunes auteurs espagnols est à découvrir de toute urgence.

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Manuel F. Picaud
07/09/2009