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La Vierge froide et autres racontars, par Gwen de Bonneval d’après Jørn Riel, Hervé Tanquerelle (Sarbacane)

La Vierge froide et autres racontars

Scénario : Gwen de Bonneval d’après Jørn Riel
Dessins et couleurs : Hervé Tanquerelle

Sarbacane

Tribulations de trappeurs

Dans la première partie du XXe siècle, sur le vaste territoire du nord-est du Groenland, des trappeurs vivent de la chasse et de la vente de peaux d’ours polaires, renards et phoques. Le voisinage y est clairsemé. Plusieurs jours de traîneau séparent les rustiques maisons en bois dans lesquels vivent ces messieurs, le plus souvent en binôme. La nuit polaire et l’éloignement n’empêchent en rien la communauté d’avoir une vie trépidante. Un coq venu d’Italie, un fantasme de femme nommé Emma, un maître du tatouage ou encore un petit colonel en mal de succès militaires sont autant de sujets incongrus et divertissants pour nos compères William Le Noir, Herbert, Bjørken, le Comte et quelques autres.

Jørn Riel, l’auteur qui rapporta ces racontars d’un séjour de seize ans au Groenland dit d’eux qu’ils sont « des histoires vraies qui pourraient passer pour des mensonges. À moins que ce ne soit l’inverse. » Voilà un album dépaysant. Dans les lieux comme dans les personnages. Dans les lieux grâce au dessin d’Hervé Tanquerelle tout en délicatesse qui conjugue ligne claire et douce aquarelle. Cette dernière prend le pas quand l’ombre gagne. Les rares paysage offrent le plaisir des grands espace et l’on se sent au chaud dans les intérieurs, plein du quotidien qu’évoquent cafetière, lampe à huile, nappe à carreaux ou encore une bouteille de gnôle et deux verres égarés là. Dépaysant aussi dans les personnages. Chacune des nouvelles est l’occasion de découvrir quelques-uns de ces doux-dingues. Comment tenir dans cet environnement sans être un peu dérangés semble suggérer Jørn Riel.

L’adaptation par le scénariste Gwen de Bonneval est parfaitement réussie. L’humour pince-sans-rire ne faiblit à aucun moment. Les nouvelles sont un régal de cocasserie dans l’image comme dans le texte et on se prend d’amitié pour ces rudes gaillards aux cœurs éprouvés par l’absence de femmes.

Un album à déguster une nuit d’hiver au coin du feu.

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Antoine Hudin

Sélection officielle Angoulême 2010

29/11/2009