Dolor

Scénario : Philippe Paringaux
Dessins : Catel
Couleurs : Claire Champeval

Casterman, collection Univers d'auteurs

Secret de famille

Après Kiki de Montparnasse, Catel Muller poursuit ses évocations de grandes stars, ici Mireille Bolin, à nouveau chez Casterman, cette fois avec Philippe Paringaux. Avec ce dernier, elle prépare pour 2012 la Vie en rock chez Dupuis tandis qu’elle retrouvera son complice José-Louis Bocquet en 2011 chez Casterman avec un album sur Olympe de Gouges. Juste après avoir publié l’étonnant biographie dessinée de Rose Valland, Capitaine Beaux-arts, qui a permis de sauver des milliers d’œuvres d’art de l’emprise nazie, elle raconte une étonnante histoire d’amour. Cet album complet aurait pu figurer dans la série Secrets de Frank Giroud tant elle met en lumière un terrible secret de famille.

Dolores Serrat, alias Dolor, est une journaliste de radio, une belle journaliste libérée sachant miser sur son charme pour avancer ou avoir des informations. Le mort de son père Paco va réveiller la frustration de sa disparition aux premières années de son enfance. À l’enterrement en région parisienne, une mystérieuse inconnue lui remet un dossier contenant photos, documents et surtout un journal intime de défunt. Une espèce de témoignage posthume de son père qui l’avait pourtant abandonnée tant d’années… Au crépuscule de sa mort, il aura donc voulu tenter de s’absoudre de ses fautes. L’événement affreux qui a changé sa vision de la vie et l’a plongé dans une profonde culpabilité date de 1944 au moment de la Libération du Midi.

Réalisé comme une enquête à l’aide du manuscrit, l’album va mener les pas de la journaliste sur les traces de Mireille Bolin actrice adulée du cinéma des années 30. Son père est tombé éperdument amoureux de cette femme idéale, mais épousera une autre par dépit sans pouvoir l’assumer. Le récit non linéaire de Philippe Paringaux remonte progressivement le temps par de nombreuses scènes de flash-back jusqu’au dénouement scabreux. Catel Muller met en images ces 70 planches avec une belle maitrise, dans un style très expressif, qu’on voudrait rapprocher par les couleurs de Loustal.