Comme chaque année, Quai des Bulles a présenté un joli florilège d’expositions originales. De Lepage à Prado en passant par des ateliers d’artistes, voici quelques photographies de ces très élégantes expositions (textes de présentations : festival Quai des Bulles).

Eclairage pour série sombre

Commentée par Jampur Fraize, l’exposition du Poulpe est à l’image de la série: variée! 11 tomes dessinés et scénarisés par divers auteurs : Pinelli, Raynal, Chevron-Vanoli ou Dolbec et Leiftande. La marge de liberté des auteurs est assez grande car comme le dit un badaud ”C’est pas facile de retranscrire en BD les longues séquences des romans…”. Et pourtant, ils y arrivent et plutôt bien. Sortes de passeurs, ils permettent sans aucun doute de créer un lien entre deux univers trop souvent hermétiques: la bande dessinée et la littérature. Un conseil, s’arrêter devant les couvertures colorisées de Hyman et Le Tellier… magnifiques, pimentées par les titres toujours suggestifs et humoristiques des albums ”Le Bal des dégoutantes” , ”J’irai faire Kafka sur vos tombes” et bien d’autres encore…

Dans l’intimité de Prado

La variété des styles est la première chose qui saute aux yeux. A la fois critique de la société contemporaine et illustrateur de contes d’enfants comme Pierre et le Loup, Prado surprend son public… Mais peut-être est-il naturel de vouloir se réfugier dans le monde de l’enfance entre deux satires sociales! En tout cas, il n’épargne pas les marques de l’âge…regardez attentivement les planches de ”Quotidien délirant” et vous vous exclamerez peut-être, comme une dame du public hilare devant la cellulite d’une des héroïnes: eh bien on n’est pas épargnées!

Dans l’univers de Rochette

Dessinateur et illustrateur de talent, Jean-Marc Rochette nous offre l’occasion de cerner un univers complexe, partagé entre bande dessinée jeunesse et bande dessinée adulte. L’exposition vaut d’autant plus le détour que de l’avis des personnes présentes, la colorisation des albums n’est pas toujours aussi réussie que les originaux gouache exposés! Alors foncez, et abusez des planches… sans modération.

Djazaïr à St Malo

Quai des Bulles s'inscrit dans l'Année de l'Algérie -Djazaïr- , en accueillant une expo de caricatures parues dans la presse algérienne, au cours des décennies précédentes. Censure des journalistes, corruption de eambres éminents du pouvoir politique, poids déterminant de l'armée dans la vie politique du pays, dépréciation du statut de la femme consécutive à l'islamisation del la société algérienne sont quelques-uns des thèmes récurrents sur lesquels se déploie la critique acerbe de ces dessinateurs. Parmi eux, Sid Ali Melouah -témoin et acteur majeur du combat quotidien des journalistes algériens- nous fait partager son expérience qui relève véritablement de l'acte militant. Fondateur du premier journal satirique, El Manchar (la scie, car scier est un synonyme de "critiquer" en Algérien) et co-fondateur de Baroud (le poudre) avec un journaliste assassiné depuis en raison de son engagement journalistique, il nous explique que sa présence à St Malo est un acte de soutien aux journalistes algériens, une façon de remettre à plat certains clichés sur la situation politique algérienne, mais aussi un vecteur de communication entre les deux rives de la Méditerranée.

« Fabien Lacaf et le story board ».