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Exposition Métal Hurlant et À Suivre

C'est la quatrième exposition au Fonds Hélène & Edouard Leclerc pour la culture. Après Gérard Fromanger, Yann Kersalé et Joan Miro, voici 1975-1997 : la bande dessinée fait sa révolution. Une révolution qui se concentre autour de deux revues mythiques : Métal Hurlant et (À Suivre).

les auteurs présents

les auteurs présents

La genèse de cette exposition commence par une anecdote. Il y a quelques mois, Michel-Edouard Leclerc est à Paris. Il passe la soirée chez Philippe Druillet, avec Jean-Pierre Dionnet et Jean-Baptiste Barbier. Au détour de la conversation, la question sur les futures expositions des Capucins est posée... "Et pourquoi pas Métal" s'écrit un des invités ? Le résultat est sous vos yeux.
Selon Michel-Edouard Leclerc et Jean-Philippe Barbier, l'exposition montre trois partis pris :

le centre de l'exposition qui scinde les deux revues

le centre de l'exposition
qui scinde les deux revues

- Un mouvement dans la bande dessinée croisé et parallèle. Il fallait montrer à travers deux revues comment les auteurs ont révolutionné le neuvième art.

- Les planches exposées ne sont que des oeuvres originales, permettant ainsi de voir l'envers du décor (format de travail, corrections, recherches...).

- L'exposition n'a pas de parcours flêché. le visiteur pourra suivre Métal Hurlant puis (À Suivre), faire le contraire, ou passer de l'un à l'autre.

Quant au plan central, il est occupé par Un Pacte avec Dieu de Will Eisner, qui marque la naissance du roman graphique.

Patrick Jourdan et Eric Morin

Patrick Jourdan et Éric Morin

détail d'une planche de Philippe Druillet

 détail d'une planche de Philippe Druillet

Scénographié par Éric Morin, l'ensemble est fabuleux. 

On entre dans ce "mouvement" sans oublier l'époque : la presse enfantine, les séries (Blueberry, Barbarella, Valérian, etc), les mouvements sociaux. La suite se scinde en deux parties. Si (À Suivre) se découpe en période : noir et blanc, récit, ébullition. Métal Hurlant est divisé par auteur et genre : roman graphique, Moebius, Druillet, rock/SF, chaos. Ce sont 43 auteurs qui sont exposés à travers 350 planches. Des planches non retouchées, au format original. Pour certaines, on peut voir l'acheminement vers le résultat final. Si les notices des auteurs parcourent la biographie et les différentes collaborations, celles des planches ne fait aucune mention des scénaristes.

Plus qu'une exposition de planches, l'exposition laisse parler les auteurs de cette période. Pour cela, une série d'entretiens a été faite par Michel-Edouard Leclerc et Jean-Baptiste Barbier. Entretiens retranscrits dans le catalogue de l'exposition mais aussi en vidéo. Plusieurs écrans sont installés et permettent aux visiteurs de visualiser une partie de ces entretiens. Pour les plus curieux, à la fin de l'exposition, plusieurs bornes vidéos permettent de visualiser l'ensemble des interviews. L'exposition fut montée en six semaines. On ne peut qu'applaudir le travail d'Éric Morin. Le parcours croisé qu'il propose semble limpide, alors que lui-même, n'est pas un amateur éclairé de bande dessinée. Pour les plus curieux, des magazines Métal Hurlant et (À Suivre) sont en consultation libre.

José Munoz et Benoît Peeters

José Munoz et Benoît Peeters

Terminons ce tour comme nous l'avons commencé, par une anecdote. Des planches sont exposées, mais qui n'ont rien à voir avec les revues. Au-dessus, il est marqué "Pendant ce temps dans Landerneau". C'est Michel-Edouard Leclerc et Etienne Robial qui expliquent cette phrase. Dans la revue (À Suivre) une section reprenait cette expression. Elle voulait dire "Le trou du cul de la terre". Belle "revanche" !...

Le samedi 14 décembre, les organisateurs invitent une quinzaine d'auteurs. Un moment émouvant pour plusieurs raisons. Les planches exposées n'appartiennent pas toutes aux artistes. Ils discutent de leurs travaux. Comme le soulignait aussi Frank Margerin, les rédactions permettaient aux gens de se retrouver. Maintenant, pris par différents travaux, ils n'ont plus l'occasion de se voir et cet événement a permis de les réunir.

Jean-Michel Nicollet et Philippe Druillet

Jean-Michel Nicollet et Philippe Druillet

Ce magnifique événement programmé sur une longue période ne montre pas toute l'étendue de ce qui a été fait dans ces deux revuesmythiques. Comme le souligne la scénographie, ce n'est qu'un extrait, une substantifique moelle qui montre une bande dessinée en train de devenir adulte.
À côté de l'exposition, plusieurs rendez-vous sont d'ores et déjà proposés avec les auteurs.

Nul doute que 1975-1997 : la bande dessinée fait sa révolution remporte un joli succès. Programmée jusqu'en mai 2014, elle sera ensuite acheminée vers le Centre International de la Bande Dessinée d'Angoulême. La question qui se pose ? Fera-t-elle aussi bien voire plus que les 125.000 visiteurs de l'exposition Miro ?

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Hervé Beilvaire
18/12/2013 - source : auracan.com