Tebori

Tome 3/3

Scénario : José Manuel Robledo
Dessins et couleurs : Marcial Toledano

Dargaud

La colère du corbeau

A Nagoya, différents clans Yakuzas s'affrontent pour l'obtention des contrats de travaux à réaliser dans la baie d'Ize. Yoshi, jeune tatoueur doué, se trouve plongé au centre du conflit. En effet, ancien membre d'un gang de motards, il a été placé par son grand-père en apprentissage chez un maître du Tebori, tatouage traditionnel japonais. Mais en-dehors des heures d'ouverture officielles du salon, il découvre que son maître reçoit une clientèle de Yakuzas. Quand des arrestations commencent à se produire parmi les rangs de la pègre et que l'on découvre que le salon de tatouage était sous écoute, Yoshi ne peut que prendre la fuite.

Le duo d'auteurs de Ken Games clôture son polar japonais avec ce troisième épisode. Les tensions n'ont fait que croître entre clans yakuzas et, fidèles à leurs traditions, c'est souvent au sabre que s'affrontent les chefs de ceux-ci. Dès la première séquence de l'album, Marcial Toledano nous offre ainsi une scène très impressionnante et qui semble hors du temps. Une sensation que l'on va retrouver à plusieurs reprises tout au long de ce dernier épisode.

En effet, les différents protagonistes abattent leurs cartes, ce qui donne déjà lieu à quelques moments de bravoure graphique. Mais la dimension mythologique, progressivement introduite par José Manuel Robledo dans les deux premiers tomes de Tebori, va également prendre ici toute son ampleur au travers d'une catastrophe naturelle. Voilà qui donne au dessinateur une occasion de plus de réaliser des pages (et même une double-page !) extrêmement spectaculaires.

Marcial Toledano se surpasse, mais le scénariste n'est pas en reste. Robledo conclut son triptyque en faisant aboutir les différentes pistes parcourues et permet ainsi au lecteur d'apprécier la constructrion à la fois précise et solide de son récit. Le suspense ne faiblit pas au long de ces 46 pages riches en rebondissements. Et quand on croit que tout est terminé...  Non, n'insistez pas, nous ne vous dévoilerons pas la pirouette surprenante, dans un esprit très hitchcockien, qui enrichit jusqu'à l'ultime page de cette intrigue !

Les one-shots et séries courtes s'imposent de plus en plus sur le marché de la BD. On peut le comprendre face à un triptyque comme Tebori tant on mesure qu'en trois albums tout a été dit sans qu'à aucun moment ni l'intrigue ni le dessin faiblissent. Et l'on sait déjà, en refermant ce troisième volet, que l'on prendra plaisir à relire l'histoire complète et à s'attarder sur son étonnante mise en images.