Dad
Tome 4 : Star à domicile
Scénario, dessins et couleurs : Nob
Dupuis
Electrique
Ce n'est pas tous les jours facile de s'occuper de quatre filles fortes en caractère, et Dad est bien placé pour le savoir. Entre l'émancipation grandissante de son aînée Pandora, les questionnements amoureux d'Ondine, les prises de position éthiques d'une Roxane survoltée et les demandes d'attention constantes de Bébérenice, la petite dernière, ce comédien au chômage aura au moins trouvé un rôle à la mesure de son talent : celui d'un père comblé. Quoi que...
Avec quatre filles pour un papa, en effet, l'atmosphère est parfois électrique chez Dad. Et pas uniquement parce qu'il s'imagine, avec une certaine nostalgie, guitar-hero au sein d'un improbable groupe rock de sa jeunesse, les Crispy Smashed Roasted Potatoes ! En effet, la vie à 5 n'est pas toujours un long fleuve tranquille, et les chamailleries entre les filles se font fort envahissantes.
Quelques-uns des gags rassemblés dans l'album portent d'ailleurs sur ces dernières, et leur aspect un poil répétitif fait craindre une légère baisse de régime. Heureusement, cette impression se dissipe rapidement. Nob poursuit la sympathique série familiale prépubliée dans Spirou et continue progressivement à enrichir son univers. Les rôles des deux plus jeunes filles de Dad se révèlent ainsi plus marquants cette fois.
Le côté militant de Roxane, utilisé dans plusieurs historiettes, soulève même quelques sujets qui peuvent porter à réflexion. Quant à Bébérénice, son très jeune âge en fait un drôle de petit détonateur comique tout en provoquant une irrésistible tendresse. Dad tente également l'expérience Youtube, avec ses clips de Monsieur Poule, mais il n'est pas certain que cela serve vraiment sa carrière (éternellement balbutiante ?) de comédien ! Petite déception, si l'auteur nous fait cette fois découvrir la maman de Roxane, en mission humanitaire, il n'exploite pas vraiment le sujet et nous la rencontrons seulement sur deux pages, mais qui sont peut-être les plus émouvantes de l'album. Une piste que Nob gagnerait sans doute à creuser à l'avenir.
Le charme de la série agit cependant toujours, même si ce 4e tome semble un peu plus inégal que les précédents. On le lui pardonnera car tous les scénaristes confirment que le gag constitue un exercice périlleux. Et puis, le dessin de Nob est diablement sympathique et on se laisse inviter sans trop hésiter dans la vie de cette famille pas comme les autres.