Warship Jolly Roger

Tome 4 : Dernières volontés

Scénario : Sylvain Runberg
Dessins : Miki Montllo
Couleurs : Miki Montllo - Yuri Sheperd

Dargaud

Pour Pedro

Les rumeurs étaient fondées : le président Vexton va épouser la jeune actrice Pénélope Tora en pleine campagne électorale, tandis que la guerre civile déchire la Confédération. Candidate à l'élection elle aussi, Rebecca Veri, l'ancienne assistante de Vexton, ne manque pas de souligner l'attitude irresponsable de son adversaire. Pendant ce temps, à bord du vaisseau Jolly Roger, arme de guerre plus redoutable que jamais, le général déchu Jon T. Munro expose son objectif : détruire le croiseur présidentiel, réduire en poussière les jeunes mariés, et venger enfin son fils...  De leur côté, Katya et les autres leaders rebelles ont eux aussi leur idée pour faire du mariage présidentiel un événement inoubliable.

Avec Dernières volontés se clôture l'aventure du Warship Jolly Roger. Dès les premières planches, la tension est présente, et le suspense ne va pratiquement faire que croître jusqu'au dénouement de l'album...et de la série. Munro veut mettre ses projets à exécution, et l'équipage du Warship Jolly Roger se retrouve finalement pris en otage dans ce baroud désespéré. La situation se complique encore vu les tensions politiques de plus en plus concrètes au sein de la Confédération et les initiatives des dirigeants rebelles. Vexton, lui, vogue sur son petit nuage, ou plutôt son satellite et la digestion du gâteau de mariage promet d'être compliquée.

Sylvain Runberg distille à nouveau un solide scénario pour ce space-opera décoiffant. On a eu le temps de s'attacher aux personnages principaux lors des trois épisodes précédents, et pourtant, suspense aidant, les masques tombent et le lecteur est confronté à de surprenantes révélations. Munro ira-t-il au bout de ses idées, entraînant ses compagnons vers un destin funeste ? Heureusement, le scénariste parvient à glisser quelques traits d'humour bienvenus qui éclaircissent quelque peu la noirceur de son pitch, et Dernières volontés se révèle particulièrement accrocheur. Difficile, en effet, d'en interrompre la lecture une fois celle-ci entamée.

Au long des 4 tomes de la série, le dessin de Miguel Montllo a joliment évolué, et si le dessinateur privilégie une BD à grand spectacle (mais n'est-ce pas ce que l'on attend de ce type de récit ?), il use ici de toutes les possibilités de sa palette graphique pour nous offrir une conclusion en apothéose.

On soulignera son beau travail sur les expressions des personnages, mais aussi des scènes de combats spatiaux vraiment impressionnantes. Dernières volontés constitue un point final réussi pour une série de SF attrayante et éfficace, probablement davantage accessible et basée sur l'action qu'Orbital du même scénariste. On s'inquiète du devenir des personnages, on s'évade, on sourit, on est touché par de beaux éclats d'humanité...  Difficile de demander plus à une BD aux allures de blockbuster cinématographique de qualité ! De quoi relire les 4 tomes avec plaisir !