Auracan » chroniques » The end
The end, par Zep (Rue de Sèvres)

The end

Scénario, dessins et couleurs : Zep

Rue de Sèvres

Et si la réalité dépassait la fiction ?

Alors que le stagiaire Théodore Atem rejoint dans la forêt de DoKsla au fin fond de la Suède l’équipe du professeur Richard Frawley, spécialisée dans l’étude des arbres, la région de Santa Cruz de la Serós recense des décès humains massifs et inexpliqués. Souvent décrié par ses pairs, le professeur Frawley qui ne peut vivre sans entendre en boucle The end, un standard des Doors, est intimement convaincu que les arbres ressentent les désordres écologiques avant les humains et qu’ils émettent des signaux pour prévenir leurs congénères.

Et si les arbres étaient intelligents ? Après tout, pourquoi la nature n’observerait-elle pas également les humains ? Des signaux inquiétants et concordants, tels que la présence de champignons inconnus qui d’un seul coup prolifèrent alors qu’un laboratoire expérimente de drôles de substances, ne confirmeraient-ils pas les thèses du professeur ? C’est sur ce précepte que s’est appuyé le talentueux auteur Zep pour créer le bel et terrifiant album qu’est The end.

On est a des années lumière du Titeuf facétieux et drôle que tout un chacun connait ! Le talent de ZEP ne s’arrête assurément pas à ce personnage adulé par les enfants et beaucoup d’adultes : il éclate aussi dans ses albums adultes comme Une histoire d'hommes ou encore Un bruit étrange et beau, qui ont fait le bonheur des éditions Rue de Sèvres et du lecteur.

Si les relations psychologiques entre les êtres sont au coeur des récits adultes de Zep, ces dernières revêtent cette fois un caractère effrayant dans lequel la nature prend toute sa place. Le lecteur, interpellé dès les premières pages par les phénomènes extraordinaires, va se laisser entraîner dans une histoire singulière où les personnages, tout aussi attachants les uns que les autres, évoluent dans une nature qu'ils découvrent sous un autre jour, du profeseeur Frawlay entre ses doutes et ses certitudes, à Moon, sa jeune assistante qui n'a d'yeux que pour le ténébreux stagiaire...

Le dessin hyperréaliste de Zep, rehaussé par des aplats de couleurs qui correspondent à chaque période et lieu du récit, renforce le caractère anxiogène de l'histoire. Un des meilleurs albums de ce premier semestre 2018...

Partager sur FacebookPartager
Bernard Launois

Du même auteur :

Titeuf - T14: Bienvenue en adolescence !, par Zep Esmera, par Zep, Vince , par Zep
02/05/2018