Filles des oiseaux
Tome 2/2
Scénario, dessins et couleurs : Florence Cestac
Dargaud
Mai 68...et après !
Après avoir passé une adolescence corsettée dans un établissement pour jeunes filles tenu par des soeurs, Marie-Colombe et Thérèse ont été happées par le tourbillon de la vie. Après Mai 68, un monde s'ouvrait à ces deux jeunes filles qui seront successivement hippies, féministes, yéyés, top model et chanteuse pour l'une, business woman et startupeuse pour l'autre. Elles se retrouvent et se remémorent 40 ans de passé commun. Des amours, des enfants, des rires et des larmes, tout ce qui fait le sel de la vie.
Alors que l'on se remémore, 50 ans après, les événements de mai 68, ceux-ci servent de pivot entre les deux volets de Filles des oiseaux. En effet, après avoir eu longtemps leurs aspirations limitées par les murs du pensionnat des oiseaux et les principes religieux de cette institution, Marie-Colombe et Thérèse se sentent pousser des ailes dans le vent de liberté induit par mai 68. Pourtant, avec le recul, les deux copines qui partagent leurs souvenirs mesurent la part d'illusions qui était la leur au lendemain des ces événements. Enthousiastes, aventureuses, les deux filles ont finalement vu leurs chemins se séparer et ont modelé leurs existences au gré des grandes tendances des décennies traversées et des combats des femmes.
Le très long sous-titre de cet album Hippie, féministe, yéyé, chanteuse, libre et de gauche, top-model, engagée, amie des arts, executive woman, maman, business woman;, start-upeuse, cyber communicante... what else ? peut faire penser à un inventaire décalé mais caractérise pourtant les étapes des itinéraires de nos deux héroïnes au cours des 50 planches de ce tome 2, au gré de virages parfois très surprenants.
L'humour est toujours au rendez-vous, mais à travers cette chronique, Florence Cestac nous dépeint aussi des décennies de revendications, de mouvements, d'acquis et, parfois, de marches arrière selon l' époque ou le contexte socio-économico-politique. Le ton du récit se teinte ainsi parfois de nostalgie, ou d'une légère amertume, mais le sourire l'emporte, emmené par la solide amitié qui lie Thérèse et Marie-Colombe et la tendresse, perceptible, de l'autrice pour ses personnages.
Riche, bien construit, amusant et parfois touchant, Filles des oiseaux fouille dans un tiroir aux souvenirs colorés et sympathiques. Il dresse finalement le portrait d'une génération féminine et de son évolution et, sans le revendiquer, prend des allures de témoignage qui donne parfois à réfléchir.