Auracan » chroniques » Morts par la France
Morts par la France, par Patrice Perna, Nicolas Otero (Les arènes bd)

Morts par la France

Scénario : Patrice Perna
Dessins : Nicolas Otero
Couleurs : 1ver2anes

Les arènes bd

Le récit d’un massacre organisé ?

Le devoir de mémoire est tellement important pour les générations présentes et futures qui n’ont pas connu les affres de la guerre, mais encore faut-il que la mémoire n’ait pas été travestie.

C’est sur ce précepte qu’Armelle Mabon, alors étudiante en histoire, s’est appuyée quand elle a commencé à creuser les conditions dans lesquelles des soldats indigènes qui se sont battus dans les rangs de l’armée française ont été abattus, dans des circonstances qui restent à élucider. Tout d’abord, combien furent-ils à être passés par les armes ? Assurément plus que les 35 morts et 35 blessés dont le rapport des officiers fait état. Y avait-il eu une rébellion des soldats indigènes mettant en difficulté les troupes françaises qui venaient de les rapatrier de Morlaix, peu après la libération, pour qu’un gradé ait pris la décision de les neutraliser de la sorte ?

Trop de questions sans réponse pour cette jeune femme à l’apparence frêle, qui va se jeter à corps perdu pendant plus de vingt ans dans une recherche historique sur les fusillés de Thiaroye, recherche qui s’apparente d’ailleurs à un travail d’investigation, de journaliste. Les embûches et les non-dits sont légion et il lui faut se battre contre les autorités, fouiller les boîtes enfouies dans les archives militaires pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé.

Le scénariste Pat Perna s’est emparé avec brio de l’histoire d’Armelle Mabon en le traitant à la manière d’une enquête, comme celles que l’excellente revue XXI édite trimestriellement dans ses colonnes. Les recherches des auteurs sur le terrain ont assurément permis de mieux appréhender l’histoire et la restituer le plus fidèlement possible.

Le dessin alerte de Nicolas Otero, rehaussé des couleurs contrastées de 1ver2anes permet au lecteur de s’immerger rapidement dans le récit et ne plus quitter l’album jusqu’à son funeste épilogue.Le lecteur pourra, s’il le désire, (re)découvrir l’article dans la revue XXI n° 39 d’été 2017 afin de compléter l’album.

Partager sur FacebookPartager
Bernard Launois

Du même dessinateur :

, par Nicolas Otero Amerikkka - T9: Cauchemar californien, par Roger Martin, Nicolas Otero AmeriKKKa - T8: Les Milices du Montana, par , Roger Martin AmeriKKKa: , par Roger Martin,

A lire également :

Aussi sur le site :

21/05/2018