Le chemisier
Scénario, dessins et couleurs : Bastien Vivès
Casterman
Les péripéties d’un bout de tissu de soi(e)
« L’habit ne fait pas le moine », mais néanmoins, il pourrait y contribuer. Voilà un proverbe qui pourrait aller à Séverine comme un gant alors que sa vie d’étudiante se déroule de manière plutôt classique, conciliant des cours de lettres modernes en fac, son petit ami Thomas avec qui elle partage un appartement, et enfin des petits jobs de garde d’enfant afin d’être moins dépendante de ses parents.
Alors qu’elle garde la petite Eva, cette dernière vient à rendre tout son diner sur son sage corsage et le papa, rentré seul, propose à la baby-sitter d’endosser un chemisier de sa femme afin qu’elle puisse rentrer décemment chez elle. Quoi de plus banal comme situation sinon que ce chemisier « classe » va transformer la vie de Séverine. Voilà, depuis qu’elle arbore ce chemisier de marque, on s’attarde sur elle, on ose l’aborder, lui faire des compliments et finalement, elle y prend goût. Seulement ce soudain pouvoir de séduction ne va-t-il pas avoir des conséquences sur sa petite vie bien rangée ?
Bastien Vivès entraine le lecteur dans une histoire singulière, et sur un terrain peu habituel pour lui, où les rapports sociaux apparaissent modifiés par un simple changement de vêtement. Le scénario, fort bien construit, dévoile petit à petit tous les rouages d’une mécanique implacable qui mènera à une fin des plus inattendues.
Le dessin de Bastien Vivès est, comme à l’habitude, efficace, sans fioritures particulières, avec des décors quand cela s’impose pour la bonne compréhension du récit. A cela, on rajoutera des dégradés de gris et un noir qui renforcent un trait alerte.
A découvrir.