Mujirushi ou le signe des rêves
Tome 1
Scénario et dessins : Naoki Urasawa
Futuropolis
Variations autour de la dentellière de Vermeer
L’étroite collaboration entre les éditions Futuropolis et le Musée du Louvre se poursuit pour le plus grand plaisir des lecteurs qui découvrent les différentes facettes d’auteurs tout aussi prestigieux les uns que les autres et de la prestigieuse institution. Les mangakas sont de nouveau mis à l’honneur avec le monstre sacré Naoko Urasawa, après Hirokiro Araki, le regretté Jirô Taniguchi et enfin Taiyö Matsumoto.
Autant dire qu'accueillir ce grand artiste dans cette belle collection Louvre éditions est un événement. L'auteur estadulé au Japon comme une pop star, primé dans son pays et à Angoulême, et a vendu pas moins de 127 millions d' albums dans le monde,
Naoki Urasawa propose dans ce diptyque le récit d’un père, gérant ruiné après s’être fait embarquer dans des affaires douteuses, et de sa fille Kasumi, qui essaie de le protéger contre toutes les arnaques qui lui sont proposées.
Désemparés, hagards, ils tombent nez à nez avec un étrange signe des rêves. Prémonitions heureuses ou cauchemardesques traquenards, toujours est-il que leur périple les mène à l’Institut de France au Japon auprès d’Iyami, mystérieux dandy qui se met en tête de les envoyer en France et plus particulièrement au Louvre. Kasumi sent l’arnaque mais son père n’en a cure. Dans quelle galère s’embarquent-ils, après quelles chimères Takashi Kamoda, le père naïf, court-il?
Remarquablement documenté comme dans tout ce qu’il entreprend, l’auteur complet Naoki Urasawa emmène le lecteur à travers des salles du Musée du Louvre, mais également dans les coulisses où se déroulent de sacrés chassés-croisés avec les gardiens de l’institution. Les dialogues sont enlevés et les situations parfois grotesques, et l’ensemble est assurément déjanté. Quant au dessin, il bénéficie d’un découpage plutôt classique au regard du récit.
Passée la difficulté, comme pour tout manga qui se respecte, de lire l’album de droite à gauche, le lecteur entrera facilement dans le récit et appréciera assurément le traitement de cette nouvelle pépite.