Atom agency

Tome 1 : Les bijoux de la Bégum

Scénario : Yann
Dessins : Olivier Schwartz
Couleurs : Hubert

Dupuis

Question de paradigme...

Cannes, août 1949. La Cadillac qui transporte l'homme le plus riche du monde et son épouse, la Bégum, vers l'aérodrome de Nice est attaquée en plein jour. En quelques minutes à peine se déroule le hold-up le plus spectaculaire de l'après-guerre : bloqué par une traction avant et menacé de mitraillettes, le couple Aga Khan se voit délesté d'un petit sac à main renfermant entre autres un diamant de 22 carats... Montant du butin : plus de 200 millions de francs en bijoux... et une rallonge en liquide ! À Paris, le jeune Atom Vercorian, fils de flic se rêvant détective privé, y voit le gros coup qui lui manquait pour lancer son agence : si son commissaire de père patauge au Quai des Orfèvres, lui saura faire parler le fameux réseau arménien ! 

Après l'avenure des Gringos Locos et leurs incursions dans la collection Le Spirou de..., c'est à la tête d'une nouvelle série policière savoureusement rétro que nous retrouvons Yann et Olivier Schwartz. En effet, ce premier tome d'Atom Agency se déroule en 1949 et plusieurs de ses protagonistes, flics ou voyous, se sont rencontrés du même côté, quelques années plutôt, dans les rangs de la résistance. Yann nous délivre une enquête policière classique, à la française. Pour cela, le scénariste joue avec les clichés, et à certains moments on a l'impression d'assister à une projection relevant de l'âge dc'or du cinéma français. L'auteur tend vers des dialogues à la Audiard, dresse des portraits de policiers et truands pittoresques, nous entraîne dans le monde du catch (le vrai, pas celui des shows américains démesurés) et dans les salles enfumées de petits bistrots aujourd'hui disparus. 

On suit donc, le sourire aux lèvres, les pérégrinations d'Atom, de Mimi et de Jojo-la-toupie, un ancien catcheur, sur les traces d'un impressionnant butin et faisant face à de nombreuses péripéties. L'ensemble est parsemé de clins d'oeil amusants et l'appartenance d'Atom à la communauté Arménienne lui ajoute lui ajoute une agréable originalité. 

Le dessin élégant et rétro d'Oliviez Schwartz répond parfaitement au scénario de Yann. Les auteurs ont acquis ensemble une belle expérience et on sent qu'ils se sont amusés sur ce nouvel opus. Mieux, si on avait apprécié leurs précédentes collaborations, les retrouver dans un univers qui leur est propre et avec de nouveaux personnages qui leur appartiennent vraiment constitue assurément un "plus". On regrettera juste sur quelques pages des phylactères parfois trop envahissants, mais comme les dialogues qu'ils contiennent sont souvent pleins d'humour, on pardonnera vite aux auteurs ce léger déséquilibre.

Le comparer aux bijoux de la Begum serait exagéré, mais ce premier tome d'Atom Agency se révèle diablement prometteur et ne donne qu'une envie, découvrir une nouvelle enquête avec Petit Hanneton, tome 2 déjà annoncé, que l'on attendra avec curiosité !