Auracan » chroniques » Green Class - Tome 1 : Pandémie
Green Class - Tome 1 : Pandémie, par Jérôme Hamon, David Tako (Le Lombard)

Green Class

Tome 1 : Pandémie

Scénario : Jérôme Hamon
Dessins et couleurs : David Tako

Le Lombard

Le virus du chaos

De retour d'un voyage scolaire dans les marais de Louisiane, une classe de jeunes Canadiens se retrouve immédiatement plongée en plein cauchemar. Un mystérieux virus s'est répandu, transformant peu à peu les humains en inquiétants monstres végétaux. L'armée a pris le contrôle du territoire. Mis en quarantaine, forcés d'abandonner un des leurs, cinq d'entre eux décident de se rebeller. Fin du monde ou pas, ils resteront maîtres de leur destin...

L'ADN du HBV2 contient les séquences génétiques de tout ce que la nature a réussi à faire de mieux dans les règnes animal et végétal... C'est comme s'il était passé dans les codes génétiques de miliers d'espèces et en avait copié les parties les plus intéressantes pour lui...  Ces phrases, que Jérôme Hamon place dans la bouche de l'un de ses personnages, décrivent suffisamment les dangers du virus auquel doivent faire face un groupe d'ados. Ceux-ci ont choisi de rester en zone contaminée pour aider un de leurs amis, Noah, touché par cette maladie et qui, progressivement, mute en créature végétale. Mais hormis le virus, les hommes sont aussi à craindre. Qu'il s'agisse de l'armée aux méthodes expéditives ou de survivants qui errent dans la zone, confinée par un mur pour lequel les autorités ont repris la technologie développée pour construire le mur avec le Mexique (!)

Devant ces périls, la débrouillardise, la solidarité mais aussi la naïveté d'ados d'une quinzaine d'années, les mêmes que ceux à qui s'adresse ce premier album de Green Class. Le scénario décrit habilement leur fonctionnement, héroïque par moment autant qu'il est incohérent et plombé par d'inutiles chamailleries à d'autres. Dès les premières planches, les auteurs nous font mesurer l'ampleur de l'épidémie et c'est dans le chaos que le lecteur s'enfonce sur les pas de Sato, Linda, Naïa, Beth et Lucas. Le récit maintient un suspense constant et les péripéties sont nombreuses au cours de ce survival dynamique et désespéré dont la dernière planche ouvre tout grand une piste prometteuse pour la suite.

Prendre pied dans cet univers demande un léger temps d'adaptation, de même que de s'habituer aux nombreux personnages, mais ensuite on est aisément accroché et l'ensemble s'avère très efficace. David Tako avait déjà réalisé une histoire courte (scénarisée par Jérôme Hamon) pour un album collectif en hommage au Marsupilami, mais il signe avec Pandémie son premier album. Son trait est fin, son dessin est dynamique et répond idéalement à l'histoire. On regrettera juste qu'il soit parfois envahi de (trop) nombreux phylactères, et un découpage souvent décliné sur 5 bandes qui aurait justifié un format d'album légèrement plus grand. On saluera par contre le choix de l'éditeur qui nous offre une couverture interpellante dont la texture rappelle celle d'une écorce. Secouant !

Partager sur FacebookPartager
Pierre Burssens

Du même scénariste :

Nils - T1: , par , Antoine Carrion
26/02/2019