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Kong-Kong - Tome 1 :  Le singe sur le toit, par Vincent Villeminot et Yann Autret, Yann Autret (Casterman)

Kong-Kong

Tome 1 : Le singe sur le toit

Scénario : Vincent Villeminot et Yann Autret
Dessins et couleurs : Yann Autret

Casterman

Jungle urbaine

Abélard emménage dans une tour immense, où l’ascenseur est toujours en panne. 

Heureusement, juste en-dessous de chez lui, il y a Héloïse. Mais Héloïse a déjà un camarade de jeu qui, lui, vit sur le toit…

Essentiellement destiné aux lecteurs âgés de 7 à 10 ans, Kong-Kong se situe à la frontière du livre jeunesse et de la BD. Rêvant d'habiter la tour d'un château pour pouvoir jouer au chevalier, Abélard voit fondre ses espoirs en se retrouvant au...82e étage d'un building, entouré...d'autres buildings !  Pas un arbre, du béton et un ascenseur en panne auraient raison de la bonne humeur du gamin s'il n'avait rencontré Héloïse, un vrai "garçon manqué" qui va l'entraîner dans son univers plein de fantaisie. Celui dans lequel Kong-Kong, un gorille géant qui n'est pas sans en rappeler un autre, occupe (forcément) une grande place. La bestiole vit sur le toit de l'immeuble et Abélard, pas vraiment rassuré, va apprendre à la connaître.

Ces deux enfants qui se réfugient dans leur imaginaire permettent à Vincent Villeminot et Yann Autret de signer un très agréable petit album plein de poésie, composé d'histoires courtes et de gags en une page. Les textes y sont réduits afin de laisser s'exprimer au maximum les images. Combinant différentes techniques, Yann Autret adopte pour ses héros un style qui rappelle un peu celui d'Alexis Dormal (Pico Bogue) mais avec un côté beaucoup plus "jeté", spontané. Ses personnages (figurants) adultes sont davantage caricaturaux, tout comme les créatures de la jungle urbaine qu'il nous laisse entrevoir. Mais on est surtout séduit par l'expressivité que le dessinateur confère à son gentil gorille. Vieux singe ou vieux sage au coeur de l'imagination des gosses ?

Le scénario combine une fine observation des enfants à la démesure de leur imagination. Derrière les sourires, on percevra aussi la relative détresse de mômes un peu perdus dans une grande ville aux horizons bétonnés. Mais heureusement, Kong-Kong veille...

Les gags font mouche, l'ensemble est très vivant et le charme agit incontestablement même si on a, depuis longtemps, dépassé la tranche d'âge du public-cible. Une petite perle d'humour et de gentillesse qu'il n'est pas trop tard pour découvrir...

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Pierre Burssens
01/03/2019