
Les fils d'El Topo
Tome 2 : Abel
Scénario : José Ladrönn
Dessins et couleurs : Alejandro Jodorowsky
Glénat, collection 24x32
Abel ou la longue quête spirituelle
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De la suite dans les idées, Alejandro Jodorowsky n’en manque pas, et bientôt cinquante ans après la sortie du film éponyme ce remarquable scénariste prolonge l’œuvre cinématographique par un triptyque passionnant, accompagné du virtuose mexicain José Ladrönn au dessin et aux couleurs.
Nul besoin de se procurer le film pour se plonger dans cette série baroque où le scénariste s’ingénie à transporter le lecteur dans un western, a priori déjanté, où le mythe de Caïn et Abel est revisité avec talent. La vie d’El Topo, bandit de grand chemin au cœur d’or, a été jalonnée de nombreux faits et miracles qu’il a réalisés auprès de la population, qui lui donnera le statut de saint à sa mort. Au décès de sa mère, Caïn décide, coûte que coûte, d’aller l’enterrer auprès de son géniteur, sur l’île sainte. S’ensuit une longue traversée, peuplée de péripéties.
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Avec ce deuxième opus, on comprend un peu mieux les relations que peuvent avoir les deux demi-frères dont l’un a été promis à une fin funeste par leur défunt père. L’histoire est dense et pleine de rebondissements. Alors, jusqu’où iront-ils pour assouvir leurs envies ?
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Le trait réaliste de José Ladrönn s’accorde parfaitement au scénario, rempli de scènes dantesques peuplées de personnages plus improbables les uns que les autres, de la nonne affublée d’une barbe aux intrépides pistoleros, en passant par une jeune vierge emmourachée de Caïn. On ajoutera une remarquable mise en couleurs des paysages arides de l’Ouest en contraste avec les marécages boueux du fleuve, où évoluent les personnages hauts en couleur.
Voilà une facette du western plutôt inhabituelle qui mérite que l’on s’y attarde.