Le masque aux mille larmes

Tome 1/2 : La mort marche avec moi

Scénario : David Chauvel
Dessins : Roberto Ali
Couleurs : Walter

Dargaud

Masque(s)

Dans la plaine de Mizushiro, une terrible bataille laisse derrière elle un champ de cadavres et de veuves éplorées. L'une d'elles, Sadakïo, est à la recherche de son fiancé, Koburo, lorsqu'elle fait la rencontre de Masamura. Séduit par sa beauté et ému par son chagrin, il lui propose son aide pour rapporter la dépouille de son fiancé jusqu'à son village. Sadakïo, liée par une promesse passée avec Koburo décide alors de partir en quête du masque aux mille larmes. On lui prête le pouvoir de permettre aux vivants de descendre dans le monde des morts et d'en revenir avec l'être aimé.

C'est très progressivement que David Chauvel nous fait découvrir le premier volet de cette histoire déclinée sous forme de diptyque. En effet, au départ d'un fait de guerre, l'auteur bâtit une intrigue bien plus riche et complexe qu'on pouvait l'imaginer au départ. Le masque aux mille larmes emmène le lecteur sur des chemins inattendus et prend son temps pour le faire.

Ainsi, par exemple, les personnages principaux, Sadakio et Masamura, ne sont peut-être pas vraiment tels qu'on le pensait. David Chauvel soigne d'ailleurs particulièrement la description de leur relation. Et au-delà de la légende du mystérieux masque, de nombreuses questions apparaissent peu à peu à lors de la lecture de ces 64 pages, renforçant leur intérêt et, déjà, l'envie d'y voir plus clair dans le tome 2. La description du masque, de ses pouvoirs et de ses origines amène un élément fantastique dans un récit qui aurait peu être simplement labellisé aventure historique, mais on mesure que toute son ambiance est empreinte d'étrangeté. 

Roberto Ali porte en images La mort marche avec moi dans un style réaliste efficace. La manière dont le scénariste approfondit le récit lui permet même de s'exprimer, parfois, sur un découpage en double page. Les décors sont fouillés et certaines planches sont très impressionnantes. Par contre, il est parfois (rarement !) malaisé de reconnaître tel ou tel personnage, notamment lors de certaines scènes d'action.

Ce premier volet du Masque aux mille larmes s'avère aussi séduisant qu'intrigant et démontre une belle originalité. Gageons que ces qualités se confirmeront dans le tome 2 et que  toutes les pistes esquissées y trouveront leur aboutissement. Une bonne surprise !