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La Venin - Tome 2 : Lame de fond, par Laurent Astier (Rue de Sèvres)

La Venin

Tome 2 : Lame de fond

Scénario, dessins et couleurs : Laurent Astier

Rue de Sèvres

La justice de l'ouragan

Emily est recherchée et sa tête est mise à prix. Poursuivant sa fuite en tenue de nonne, elle est sœur Maria quand elle arrive à Galveston, au Texas. Elle n’est pas là par hasard, elle cherche le révérend Allister Coyle, celui-là même qui dirige l’orphelinat pour jeunes filles de la ville. Sous couvert de cette nouvelle identité, elle est hébergée quelques jours au sein de son institution. Le décès d’une pensionnaire et surtout la tentative de suicide d'une autre ne laissent aucun doute sur le comportement malsain et les sévices commis par le révérend. Il est temps de rendre justice !

La Venin poursuit son périple vengeur à travers les Etats-Unis, et au Texas, à Galveston, c'est à la veille d'une double tempête que nous la retrouvons. Celle qui souffle en elle quand elle est confrontée à Allister Coyle comme elle l'écrit dans Les carnets d'Emily, qui complètent la BD, et un ouragan qui s'apprête à toucher la ville côtière et fera plus de 8000 victimes, toujours considéré aujourd'hui comme le plus meurtrier de l'histoire du pays.

Laurent Astier profite de cet événement bien particulier et des éléments déchaînés pour donner à la rencontre de La Venin vêtue en religieuse et du faux pasteur des allures de jugement de Dieu. Ces séquences sont particulièrement impressionnantes et constituent le coeur de ce Lame de fond au titre bien choisi qui se détache quelque peu pour l'occasion de l'imagerie traditionnelle du western.

Le scénario, bien construit, alterne les flash-backs sur la jeunesse (difficile) de l'héroïne et la piste qu'elle emprunte pour exorciser à sa manière les drames de son passé. La présence des détectives de l'agence Pinkerton lancés à sa poursuite passe à l'arrière-plan dans cet épisode, alors que le rôle de l'ange gardien comanche d'Emily est, lui, déterminant. Laurent Astier met progressivement en place les pièces d'un puzzle que l'on devine vaste, mais il y arrive sans la moindre baisse de rythme ni de suspense et signe un véritable thriller prenant place dans un univers western à l'orée du XXe S.

Graphiquement, l'auteur fait preuve de la même efficacité. Son trait et certains choix de mise en scène évoquent les grands classiques du western en BD mais Laurent Astier, à travers les expressions choisies pour les visages notamment, exacerbe les caractères de ses personnages et amplifie la dureté de ce à quoi est confrontée...soeur Maria. Mais comme le confie La Venin à un armurier Ce n'est pas parce que je suis une femme que je ne pourrais pas vous abattre, même à cent pas . Tout est dit...  Viva Maria !

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Pierre Burssens

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05/02/2020