New Cherbourg stories
Tome 1 : Le monstre de Querqueville
Scénario : Pierre Gabus
Dessins et couleurs : Romuald Reutimann
Casterman
Côme ou Pacôme ?
Alors qu’une créature sous-marine d’origine inconnue s’échoue sur la plage de New Cherbourg, un dossier top secret de la plus haute importance est dérobé au service de contre-espionnage de la ville. Fort heureusement, les frères Côme et Pacôme Glacère veillent, aidés par leur nouvelle recrue Julienne et son jeune frère Gus, un éleveur d’oiseaux dégourdi. Ensemble, ils mènent l’enquête sur terre et sous la mer, à la découverte d’un monde mystérieux et fascinant…
Uchronie, aventure, humour...tels sont quelques-uns des ingrédients de ce premier tome de New Cherbourg stories qui se déroule, comme l'indique le titre de la série, dans une ville de Cherbourg réinventée en mode rétro. Le monstre de Querqueville rassemble en un album deux épisodes initialement prépubliés dans la quotidien La presse de la Manche sous les titres Coups de feu au Roule Palace et Dans le ventre du Lala Bama.
Si les auteurs, qui vivent et travaillent à Cherbourg, ne confèrent pas une date précise à leur récit, on peut cependant situer celui-ci dans les années 30', belle époque pour une intrigue marquée du sceau du polar ou de l'espionnage. Mais qui pourrait, dans ce cas, avoir été revisitée par un Jules Verne, tant les aventures loufoques de Côme et Pacôme vont les conduire à découvrir un monde sous-marin et des créatures fort étranges.
Romuald Reutimann et Pierre Gabus jouent assurément les cartes de l'originalité et du charme rétro pour un projet qui sort complètement des sentiers battus. Les bédéphiles ne manqueront pas d'y trouver telle ou telle référence (classique), mais Le monstre de Querqueville propose avant tout une lecture purement distrayante qui veut s'adresser à un large public.
Le trait et les couleurs de Romuald Reutimann contribuent pleinement au dépaysement temporel entraîné par ce monstre et les Cherbourgeois, comme, plus largement, ceux qui connaissent la ville, apprécieront d'en retrouver les décors légèrement décalés tout au long de 66 pages sérieusement réalisées pour une histoire qui, elle, ne se prend pas au sérieux. Un surprenant dirigeable à découvrir dans le ciel BD, mais qui devrait surtout convaincre les lecteurs plutôt curieux.