
Le banquier du Reich
Tome 1
Scénario : Pierre Boisserie & Philippe Guillaume
Dessins : Cyrille Ternon
Couleurs : Céline Labriet
Glénat, collection 24x32
Un génie de la finance
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Nous sommes en 1951 et Hjalmar Schacht, banquier de son état, s’apprête à revenir à Rome, mais il n’avait pas prévu que son avion de retour d’Inde ferait une escale technique à Tel-Aviv : cela l’obligera à poser le pied en Israël, pays où il n’est pas le bienvenu compte tenu de son passé nazi. Rassuré de ne finalement pas y avoir été arrêté, il croit souffler mais c’était sans compter sur un agent du Mossad qui l’enjoint à révéler des faits dont il aurait omis de parler au procès de Nuremberg. Que faire, sinon se plier à ses questions et se découvrir…
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C’est par cette astuce scénaristique que le tandem d’auteurs Pierre Boisserie et Philippe Guillaume entame de fort belle manière le diptyque qui va narrer la vie peu ordinaire d’un surdoué de la finance. Tout d’abord à la tête de la Reichsbank, cet argentier aura trouvé les ressources intellectuelles et financières pour sauver une Allemagne au bord du gouffre, souffrant d’une inflation galopante. Puis, au fil de ce premier opus, le lecteur se trouvera transporté dans les méandres du pouvoir des années 30 où Hjalmar Schacht ne tardera pas à être reconnu par le Führer pour ses talents d’économiste. Avec des dialogues fournis et un découpage dynamique, les coscénaristes réalisent un premier tome intéressant, remarquablement mis en valeur par le dessin réaliste de Cyrille Ternon qui colle parfaitement au récit.
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Voilà une excellente mise en scène et en images de la vraie vie de Hjalmar Schacht qui devrait assurément intéresser bon nombre de lecteurs, férus d’histoire ou pas. Elle aura également le mérite de revenir sur cette période trouble de notre histoire et d’apporter une indispensable pierre à l’édifice du devoir de mémoire, qui aurait tendance, de nos jours, à être particulièrement bafoué.