Les rivières du passé
Tome 1/2 : La voleuse
Scénario : Stephen Desberg
Dessins : Yannick Corboz
Daniel Maghen
Bien mal acquis ne profite jamais !
Telle est la devise que Linn aurait bien dû prendre à son compte ! Voleuse, de père en fille, rien ne résiste à la jeune fille rousse, pas même les dispositifs les plus sophistiqués : et ça, Benjamin Argonovitch l’a bien compris lorsqu’il s’est s’adjoint ses services pour récupérer un bijou ancien égyptien qui appartient à une belle et grande dame archéologue répondant au nom de Lamia.
Seulement, le bijou dérobé à Lamia plaît trop à Linn pour le rétrocéder, contre récompense, à Argonovitch. Elle se retrouve alors pourchassée et bientôt rattrapée par les sbires d’Argonovitch et par Lamia laquelle, dans la confusion ambiante, finit par récupérer son bien et disparaitre. Que reste-t-il à Argonovitch sinon faire confiance à nouveau à Linn pour traquer Lamia ? Cette course poursuite les mènera jusqu’à la demeure où s’est réfugiée l’archéologue. C’est grâce à une porte magistrale que Linn pousse par inadvertance qu’elle échappera à Argonovitch mais pour se voir téléportée dans... un Paris moyenâgeux.
Alors, pourquoi ce pendentif suscite-t-il tant d’intérêt ? Peut-être parce qu’il a appartenu à Akhenaton, inventeur du culte d’Aton, le premier monothéisme de l’histoire ? Que va découvrir notre jeune voleuse dans ce Paris à feu et à sang, envahi de Shayks, créatures fantasmagoriques assoiffées de vengeance ? Dans quelle aventure rocambolesque, le scénariste Stephan Desberg nous emmène-t-il ?
Habituellement cantonné dans la pagination classique d’un album, Stephen Desberg s’en affranchit de belle manière avec les éditions Daniel Maghen, en proposant un diptyque plus étoffé. Celui-ci met en opposition monothéisme et polythéisme au travers de personnages qui possèdent tous de drôles de singularités et chez qui l’intolérance reste un point commun. Avec un récit des plus endiablés, le lecteur vivra au rythme des protagonistes, tous animés de ferveur mais avec des buts fort différents.
Avec un graphisme semi-réaliste et un découpage original dont notamment des incrustations de cases sur fond de paysages, Yannick Corboz met remarquablement en valeur ce scénario mystique, et ses couleurs renforcent l’ambiance souvent dramatique. Un cahier graphique enrichit l'album et montre les esquisses préparatoires des personnages qui peuplent ce premier opus d’une série qui démarre sous de beaux auspices.