La sentinelle du petit peuple
Tome 1 : La pommade de fée
Scénario : Carbone & Véronique Barrau
Dessins et couleurs : Charline Forns
Dupuis
Le secret d'Adélaïde
Il est temps pour Adélaïde, loin de chez elle, immobilisée en maison de repos, de léguer à sa petite-fille Elina son plus grand secret. Elle est la sentinelle du Petit Peuple, la protectrice des êtres féeriques qui sont les garants de l'équilibre de notre Terre. Elle lui transmet la recette de la pommade de fée : à son tour, Élina pourra voir ce monde merveilleux et découvrir sa nouvelle mission. Car l'heure est grave. Au lac, l'ondine a disparu et le Petit Peuple a besoin de son aide.
Premier tome d'une nouvelle série de la prolifique scénariste Carbone, cette fois en collaboration avec Véronique Barrau, La pommade de fée appelle inévitablement à la comparaison avec sa réussie Boîte à musique. Ici, cependant, le Petit peuple dont Elina se voit désignée comme gardienne est plus proche du folklore européen et de ses traditions. Les scénaristes introduisent dans leur récit, avec beaucoup de délicatesse, le contraste entre la situation difficile d'une Mamy en maison de repos et le monde enchanté qu'elle va permettre à sa petite-fille de découvrir.
On fait déjà la connaissance de nombreux acteurs de ce dernier, que l'on devine foisonnant et qui fournira fort probablement aux autrices un joli terrain de jeux pour de prochains épisodes. La mise en place progressive des éléments principaux de La sentinelle du petit peuple s'avère plaisante, et les interactions entre notre réalité et celle qu'Elina peut percevoir sont amusantes. L'opposition au Drac, quant à elle, marque une brusque accélération de l'histoire et paraît un peu plus confuse...
Le dessin de Charline Forns porte en cette aventure de manière dynamique et sympathique. Le trio Adélîde-Morgane (sa fille)-Elina est bien campé et on aura plaisir à le retrouver.
La dessinatrice s'amuse visiblement avec les céatures du Petit Peuple et son plaisir est partagé. Par contre on regrettera une colorisation numérique un rien excessive, notamment dans ses contrastes ombre/lumière, qui surcharge parfois certaines cases et ne contribue pas à leur lisibilité.
Pour La boîte à musique, c'est devenu une tradition, mais on saluera aussi le beau travail réalisé sur la couverture (embossage, vernis sélectif) de La pommade de fée. L'éditeur semble en plein renouvellement de son catalogue jeunesse, nul doute que La sentinelle du petit peuple pourra y revendiquer une belle place.