Auracan » chroniques » Hématite - Tome 1 : Sérénade
Hématite - Tome 1 : Sérénade, par Victoria Maderna et Federico Piatti (Dargaud)

Hématite

Tome 1 : Sérénade

Scénario, dessins et couleurs : Victoria Maderna et Federico Piatti

Dargaud

Amour d'enfance...gothique !

Dans un monde de démons, Hématite est une petite vampire sombre et un peu rebelle. Descendante de l'illustre famille des Blackwood elle est en conflit avec sa condition de vampire, préférant au sang chaud des soupes de légumes ! Et plutôt que d'être scolarisée à l'Académie Diaemus  elle a opté pour l'expérience de la mixité à la Wolven school. Mais bon, être différent et avoir du tempérament n'aide pas toujours à se faire des amis... Heureusement il y a Drunela, la poésie... Et Émile ! Un jeune humain....

Les histoires de jeunes vampires ne manquent ni en BD ni en littérature. Cependant, à la lecture de Sérénade, on découvre avec plaisir qu'Hématite se détache aisément du lot. En effet, les auteurs argentins Victoria Maderna et Federico Piatti ménagent un bel équilibre à leur récit et à son univers.

L'histoire d'Hématite et de son amour pour Emile, un jeune humain passionné par les sciences occultes ne plonge ni dans l'horreur ou l'angoisse, ni dans la caricature calbrée grosse rigolade. Sérénade nous propose plutôt d'entrer dans un conte fantastique teinté d'un certain humour, mais surtout de beaucoup de sensibilité et de poésie.

Certes, on se trouve dans le royaume des ombres, les copains de la petite vampire sont une goule, un loup-garou, un ectoplasme et un squelette, mais ils sont avant tout des enfants avec des péoccupations et des espérances de gosses, malgré leur nature bien particulière. Quant aux parents d'Hématite, des vampires de bonne famille, ils s'inquiètent pour leur fille de manière fort...humaine. Or celle-ci est bien décidée à se rapprocher d'Emile, un jeune humain dont elle est secrètement amoureuse et pour lequel elle écrit des poèmes pleins de romantisme. Seule Drunela la goule, la meilleure amie d'Hématite, se trouve dans la confidence. 

Graphiquement, on serait facilement tenté au premier coup d'oeil d'établir un parallèle avec le Petit vampire de Sfarr, mais cette impression se dissipe très rapidement face à un dessin davantage réaliste (si l'on peut utiliser ce terme dans pareil univers) dans ses personnages comme dans ses décors.

Orienté vers le jeune lectorat, ce conte plein de délicatesse sur la différence et son acceptation mérite assurément de dépasser cette niche et de retenir l'attention d'un public plus large. D'ailleurs une fois ce premier tome terminé sur un tragique cliffhanger, on ne peut qu'attendre la suite avec curiosité et impatience. Une charmante surprise ! 

Partager sur FacebookPartager
Pierre Burssens
09/06/2021