
Complainte des landes perdues - Les Sudenne
Tome 1 : Lord Heron
Scénario : Jean Dufaux
Dessins : Paul Teng
Couleurs : Bérengère Marquebreucq
Dargaud
La grande porte
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En compagnie de Seamus, Sioban, la reine des Sudenne, rend visite à son oncle, lord Heron. Ce dernier leur raconte comment, en compagnie du père de Sioban, il avait été confronté au terrifiant Cryptos. Sioban fait la connaissance de sa cousine, Aylissa, sur le point de se marier. Derrière son visage d'ange, celle-ci dissimule des emportements soudains. Certains prétendent même qu'elle serait folle. Lors d'une promenade à cheval, Aylissa lui lance un défi : franchir la faille de Pathmoor. Sioban échoue. Elle est précipitée au fond d'un ravin. Accident ou piège tendu par Aylissa ?
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Sioban ne doit la vie qu'à un homme du clan des O'Kallan. Ce clan qui, jadis, avait trahi les Sudenne, et dont les membres vivent depuis à l'écart du monde...
Alors que le cycle des sorcières dessiné par Béatrice Tillier est toujours en cours (son tome 3, Regina Obscura est annoncé), c'est la signature de Paul Teng que l'on retrouve pour ne nouveau cycle des Sudenne qu'il entame avec ce Lord Heron. Certes, le trait du dessinateur est peut-être moins typé que celui de ses prédécesseurs, mais son expérience et son professionnalisme contribuent cependant à une plongée impressionnante dans l'univers de dark fantasy de la Complainte des landes perdues. Bonne surprise, c'est Sioban, attachante héroïne du cycle initial de la série qui se trouve au centre de cette nouvelle intrigue, ou légende, comme le précise Jean Dufaux qui rappelle en préambule de la BD que c'est un voyage en Ecosse qui lui a inspiré la création de la Complainte.
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Ce nouveau départ est enthousiasmant, avec des références aux albums précédents qu'il sera peut-être utile de relire, mais avec nombre de secrets et de complots qui induisent, dès les premières planches, une ambiance inquiétante avant que, peu à peu, les ingrédients fantastiques prennent toute leur importance. Sioban, décidément marquée par son passé et celui de sa famille, est un mélange intéressant de force et de fragilité, alors que le fidèle Seamus veille sur la jeune femme. Quant à Aylissa et son père Lord Heron, on mesure qu'ils constitueront des adversaires redoutables dans une quête de pouvoir(s) et qu'ils sont très loin d'avoir abattu toutes leurs cartes.
Depuis Sioban, paru en...1993 (!), la fantasy est devenue un genre populaire et relativement diversifié. Ces dernières années persone n'a pu échapper à la déferlante Game of thrones et les amateurs de la série télé et de l'oeuvre de George R. R. Martin pourraient même retrouver certains repères assez familiers dans les intrigues qui se tissent progressivement à l'entame de ce nouveau cycle.
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Graphiquement, on l'a dit, Paul Teng livre des planches aussi efficaces que belles. Les couleurs contrastées et la mise en lumières de Bérengère Marquebreucq achèvent de transporter le lecteur au coeur de ces Landes perdues où la prudence est de mise tant les apparences sont décidément trompeuses et où le mal et l'amour ne font parfois qu'un.