Auracan » chroniques » Aristophania - Tome 4/4 : La Montagne rouge
Aristophania - Tome 4/4 : La Montagne rouge, par Xavier Dorison, Joël Parnotte (Dargaud)

Aristophania

Tome 4/4 : La Montagne rouge

Scénario : Xavier Dorison
Dessins : Joël Parnotte
Couleurs : Bruno Tatti

Dargaud

Verus amor

La révolte de Gédéon, le Roi banni, est en marche. La haine qui l'anime, et dans laquelle il puise la force de son Azur noir, est plus puissante que jamais. C'est justement cette haine, cette colère des opprimés, qui sera l'ingrédient principal de la grande révolution qu'il prédit à la Montagne rouge. En effet, Gédéon, gonflé de rancoeur, est bien décidé à faire basculer l'histoire et à gagner la lutte perdue lors de la Commune de Paris... à cause de la Cour d'Azur et d'Aristophania. Sans compter que Gédéon a des comptes personnels à résoudre avec la vieille comtesse, qu'il juge en partie responsable de la mort de leur fils, et qu'il essaie de faire souffrir par tous les moyens. Dans ces conditions, le chemin vers la paix paraît plus inatteignable que jamais...

Nous voici donc arrivés au terme de cette série étonnante, développant un fantastique à la française dans le contexte politique et social de la révolution industrielle. Aristophania et Gédéon vont cette fois se retrouver face à face et les rôles de Calixte, Victor et Basile, les écuyers d'Azur, vont s'avérer déterminants. Xavier Dorison mène sa barque avec talent et nous a concocté un final riche en révélations et dans lequel le lien magique et tragique qui lie le Roi banni à la comtesse Aristophania Bolt prend toute sa dimension. On y apprend beaucoup, on comprend mieux certains éléments des albums précédents, certains personnages sortent de l'ombre...

De plus, le scénariste rend les arguments du discours du Roi banni et de ses sbires suffisamment séduisants pour faire vaciller les certitudes de ses opposants comme celles  du lecteur. La référence à des événements historiques précis rend le récit d'autant plus solide mais, conclusion oblige, on ne vous en dira pas plus...

Joël Parnotte signe une septantaine de planches à la mesure de cette apothéose. Le dessinateur conserve un bel équilibre entre le spectaculaire et la restitution des émotions des personages et de celles générées par le récit.

Il nous balade de décors naturels apaisés en paysages industriels avec la même réussite. Quant aux effets spéciaux nécessaires à cette intrigue fantastique, ils ne semblent jamais naïfs ni hors propos. Au contraire, au cours des quatre albums de la série, le dessinateur lui a assuré une belle homogénéité, ce qui n'était pas gagné vu l'association d'éléments fort disparates.

La Montagne rouge clôture donc la série en beauté. Toutes les pistes développées dans les albums précédents y trouvent leur aboutissement et en quatre tomes les auteurs ont construit un univers qui se suffit à lui-même. On lui imaginerait mal d'autres développements même s'il nous a fait rencontrer des personnages attachants, et surtout la surprenante et séduisante Aristophania... La Montagne rouge répond donc aux attentes générées par ses prédécesseurs et constitue le point final réussi d'une série fantastique vraiment originale ! 

Partager sur FacebookPartager
Pierre Burssens

Dans la même série :

Aristophania - T3/4: La Source Aurore, par Xavier Dorison, Aristophania - T2/4: Progredientes, par Xavier Dorison, Aristophania - T1: Le royaume d'Azur, par Xavier Dorison,

Du même scénariste :

Undertaker - T5: L'Indien blanc, par Xavier Dorison, Ralph Meyer Asgard - T2: Le serpent-monde, par Xavier Dorison, Ralph Meyer Long John Silver - T4: Guyanacapac, par Xavier Dorison et Mathieu Lauffray, Mathieu Lauffray Les Sentinelles - T4: Avril 2015 Les Dardanelles, par Xavier Dorison, Enrique Breccia

Du même dessinateur :

Les Aquanautes - T5: Les Otages, par Vincent Mallié et Joël Parnotte Le Sang des Porphyre - T3: , par Balac, Le Sang des Porphyre - T1: Soizik, par Balac,

Aussi sur le site :

02/02/2022