
Le cercle de Providence
Tome 2 : Le roi en jaune
Scénario : Sébastien Viozat et Anne-Catherine Ott
Dessins : Anne-Catherine Ott
Couleurs : Kathrine Avraam
Jungle, collection Frissons
Le bal de Carcosa
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Francis ne va pas fort, sa mère veut vendre l’Elder book, la librairie de son grand-père ! Il ne restera pas sans rien faire, d’autant que de très étranges acheteurs semblent intéressés par un ouvrage en particulier : Le Roi Jaune. Francis est convaincu qu’il a un lien avec Cthulhu et les Grands Anciens. Howard est fidèle au rendez-vous pour aider son ami et même si cela crée des tensions avec Atonia, Francis sait qu’Howard fera tout pour l’aider. Tout ? et bien plus encore…
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Pour peu que l'on s'intéresse à la littérature fantastique, le nom de Providence, ville de l'Etat de Rhode Island, évoque immédiatement son célèbre reclus, l'écrivain Howard Phillips Lovecraft. Et c'est en se rattachant à la mythologie développée par l'auteur -devenu entre-temps une icône de la Pop culture- que Sébastien Viozat et Anne-Catherine Ott ont créé leur Cercle qui met aux prises un groupe d'ados et l'univers aussi étrange qu'effrayant de l'écrivain. Un certain Howard, dont on ne sait s'il existe vraiment, leur vient d'ailleurs plus d'une fois en aide au cours de cette deuxième aventure centrée sur le roi en jaune, un ouvrage antérieur à Lovecraft mais qui l'aurait, dit-on, fortement infuencé.
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Les scénaristes mettent habilement leur intrigue en place, et la conjuguaison de comportements et préoccupations d'ados très actuels à la cosmogonie particulièrement sombre de Lovecraft s'avère savoureuse, rappelant parfois certains beaux moments de cinéma des années 80'. Vieille librairie, livre mystérieux, clé aux étranges pouvoirs, rêves énigmatiques...tout concourt à une histoire captivante qui va peu à peu basculer du réel vers un fantastique impressionnant. Les auteurs, cependant, glissent un soupçon d'humour bienvenu dans le récit et donnent vie à des héros suffisamment attachants pour séduire un lectorat qui leur est proche.
Anne-Catherine Ott porte en images ce Roi en jaune d'un trait fin et soigné, et c'est ce qui constitue aussi une des originalités de la série. Pas d'ombres envahissantes, pas d'effets oppressants, pas de clichés typés Horreur, et une mise en couleurs de Kathrine Avraam qui privilégie les tons clairs. L'idée du Cercle de Providence est belle et audacieuse mais exige le respect d'équilibres délicats pour fonctionner. Ses créateurs en démontrent la maîtrise dans ce deuxième épisode qui, en attendant le prochain, ne peut qu'inciter à se retourner vers l'oeuvre d'un des précurseurs du Fantastique.