Perdus dans le futur

Tome 2 : Piégés

Scénario : Damiãn Campanario
Dessins et couleurs : Alex Fuentes

Dupuis

Branchés ou pas ?

Les jeunes Piero, Sara, Mei, Arnold et Driss ont réussi à effectuer un saut temporel leur permettant de quitter les Templiers réfugiés dans le futur. Mais plutôt que d'arriver chez eux, ils atterrissent en 2112, dans un parc d'attraction en ruines avec ses monstres de carton-pâte, qu'ils prennent d'abord pour des créatures réelles ! Découvrant avec horreur que la Terre a connu une terrible apocalypse, que n'ont pu lui éviter les hommes, trop occupés à se réfugier dans des mondes virtuels connectés, les enfants vont se trouver pris entre deux groupes d'enfants rescapés : ceux restés défenseurs de l'ultra-technologie et les partisans d'un nouveau monde restant à réinventer... Une situation qui va plus que jamais souder Piero, le caïd de la classe, à ses anciens souffre-douleur, mais qui va rudement compliquer le voyage de retour jusqu'à leur époque...

Perdus dans le futur s'annonce comme une grande histoire en quatre albums, mais chaque volet peut se lire séparément des autres. De plus la sortie de ce deuxième tome se double d'une réédition du premier (La tempête) afin d'homogénéiser la présentation de la série.

Nul doute qu'une bonne part du public traditionnel de la maison d'éditions centenaire sera surpris à la découverte de Perdus dans le futur. On peut certes y voir une aventure humoristique essentiellement destinée aux plus jeunes, mais l'humour, le ton du récit et surtout le dessin d'Alex Fuentes n'ont, il faut le reconnaître, que fort peu de choses en commun avec ce qui a fait l'histoire et l'image de l'éditeur au groom emblématique. Un constat qui ne se limite d'ailleurs pas à cette série. Dupuis veut (et doit) renouveler son catalogue, se rajeunir sans doute, mais prend assurément des risques en risquant d'écorner une image à laquelle nombre de lecteurs se sont attachés, renforcée ces dernières années par la mise en valeur d'un riche patrimoine.

Si dans l'album précédent les héros se retrouvaient projetés dans un univers empreint de fantasy, ils poursuivent ici leur itinéraire dans un univers post-apocalyptique qu'ils découvrent d'abord à travers un parc d'attractions en ruine centré sur le thème des dinosaures. De là, Piero, Sara, Mei, Arnold et Driss vont faire les frais de la rivalité entre deux groupes de jeunes, ceux qui les ont accueillis, partisans d'un nouveau monde, et d'autres, escaves de la technologie.

S'en suit une aventure échevelée, riche en rebondissements (on à même droit à une poursuite à la Mad Max !) et en humour absurde, le tout décliné dans le dessin très typé animation d'Alex Fuentes auquel les plus jeunes adhèreront sans doute plus facilement que leurs aînés. Il est vrai qu'avec une colorisation flirtant parfois avec le fluo les auteurs jouent sur un atout supplémentaire pour séduire ce lectorat. Les autres se sentiront peut-être un peu perdus...dans le présent.