Soixante printemps en hiver
Scénario : Ingrid Chabbert
Dessins et couleurs : Aimée de Jongh
Dupuis, collection Aire Libre
Mieux vaut peut-être tard que jamais !
Rien ne va plus ! Alors que Josy s’apprête à souffler les bougies de ses soixante ans, entourée des siens, voilà qu’elle refuse de les éteindre et finit par leur dire qu’elle part ! Adieu famille et surtout mari, Josy a envie de tourner la page et elle va en prendre les moyens. Au volant de son combi Volkswagen, à elle la nouvelle vie et ses découvertes au gré de ses pérégrinations ! Elle fuit un environnement dont elle ne veut plus. Seulement, on ne quitte pas une quarantaine d’années de vie commune en ayant fondé une famille simplement en claquant la porte de son van : pressions, intimidations des siens n’auront de cesse jusqu’à ce qu’elle rejoigne le cocon familial. Mais, malgré le tsunami qu’elle a engendré, Josy s’avère déterminée, elle ne reviendra pas !
Après un stage sur un parking, c’est quelque peu désorientée par cette nouvelle existence, qu’elle finira par trouver compréhension et sérénité auprès du Club des vilaines libérées, où elle finira par trouver l’amour.
La scénariste Ingrid Chabbert aborde, avec sensibilité, un sujet encore rarement traité, celui de la crise de la soixantaine, une crise qui il y a encore quelques années surgissait plus communément à la quarantaine, évoquant cette envie de tout plaquer pour espérer un monde meilleur alors que les années sont comptées. Des tiraillements avec la famille aux rencontres déterminantes faites au sein du club, la scénariste brosse le portrait d’une femme mûre qui ose briser ses chaînes au mépris d’un passé qu’elle veut oublier.
Le dessin réaliste d’Aimée de Jongh, tout en rondeur, sied parfaitement au récit et le lecteur appréciera de s’approprier les personnages et tout particulièrement l’héroïne Josy.