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Le nid : Les fils de la mort, par Marco Galli (Sarbacane)

Le nid

Les fils de la mort

Scénario, dessins et couleurs : Marco Galli

Sarbacane

Chronique d’une fin annoncée

Juin 1944, alors que les revers militaires du IIIème Reich se multiplient, c’est au fin fond des Alpes bavaroises qu’Hitler s’est retiré, accompagné de ses plus proches dignitaires. « Le nid » de Berchtesgaden, sorte de cocon niché entre forêts et montagnes semble être la résidence idéale pour faire le point sur l’état des troupes, mais aussi pour se ressourcer et tenter de calmer ses problèmes de santé.

Au lieu de ça, ses démons et ses angoisses ne font qu’empirer, son médecin n’ayant d’autre solution que d’accepter de lui administrer bon nombre de drogues. Les fêtes se succèdent pour la poignée d’invités conviés à la résidence mais le cœur n’y est pas et tout un chacun s’évertue à faire comme si de rien n’était. Quant aux offensives décidées unilatéralement par le dictateur pendant cette retraite, elles ne feront qu’accélérer la chute de l’empire germanique.

L’auteur Marc Galli précipite le lecteur dans un vase clos des plus nauséabonds où luttes de pouvoir, faux semblants, résignations et dénis se côtoient. Avec un récit plutôt bien construit, le lecteur va découvrir un Führer naviguant entre sa vie publique au milieu de sa cour et ses moments d’intimité lorsqu’il se retranche dans ses appartements, envahi d’hallucinations voire de folies provoquées notamment par les substances injectées.

Avec un dessin aux accents caricaturaux, renforcés par des aplats de couleurs volontairement ternes rendant une ambiance des plus délétères, l’auteur dépeint des êtres torturés à des degrés divers, rongés par l’angoisse d’une fin de règne qu’ils sentent imminente.

Alors, il convient de mettre en garde le lecteur car voilà un livre si déroutant, si envoutant que, lorsqu'on commence à le lire, on ne lâche plus jusqu’à sa fin.

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Bernard Launois
20/03/2023