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Le beau parleur, par Teresa Radice, Stefano Turconi, collection Treize étrange (Glénat)

Le beau parleur

Scénario : Teresa Radice
Dessins et couleurs : Stefano Turconi

Glénat, collection Treize étrange

Quand les rêves se transforment en désillusion

La vie du jeune Pedro en pleine forêt amazonienne est rythmée par son amour de la nature et celui de la lecture dont il se nourrit assidûment. Mais ce qu’il attend le plus au monde, c’est le retour de son Vicente, son aventurier de frère. Jamais avare de récits de voyages de plus en plus extraordinaires, Vicente transporte Pedro à chaque retour au bercail mais cette fois-ci, l’aventurier n’est pas à l’aise avec lui. Aussi Pedro va tâcher par tous les moyens de comprendre les raisons de l’attitude inhabituelle de son frère.

Trop de choses sonnent faux, Vicente ne le mènerait-il pas en bateau ? Et si ses histoires s’avéraient sortir de son imagination pour cacher une réalité peu ragoûtante ? Le départ précipité de Vicente, pourtant à peine arrivé, va renforcer les soupçons de Pedro qui décide de se lancer à sa poursuite pour découvrir les raisons de cette fuite.

Excellente conteuse, la scénariste Teresa Radice construit cette fois un thriller qui s’avère des plus haletants pour le plaisir du lecteur qui n’aura de cesse d’en connaître la conclusion. Mais au-delà du récit d’amour entre frères, elle raconte le passage pour le jeune Pedro d’une enfance insouciante à la dure réalité de la vie d’adulte à laquelle il ne pensait pas être confronté de manière si subite et surtout si brutale. Avec un récit rythmé, où les rebondissements ne manquent pas, la scénariste Teresa Radice sait néanmoins aussi calmer le jeu notamment dans les moments de tête à tête salutaires entre les deux frères.

Mais point d’album réussi si le dessin ne suit pas et là, c’est un festival de pages fort bien dessinées et aquarellées, comme sait remarquablement le faire le dessinateur Stefano Turconi qui trouve le moyen d’égayer un récit malgré tout plutôt sombre.

C’est donc un bon album qui inaugure de fort belle manière la nouvelle ligne graphique de la collection Treize Etrange qui fête déjà ses trente ans, laissant augurer de belles choses pour l’avenir.

 

 
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Bernard Launois

 

 
15/01/2024