
Le Meunier hurlant
Scénario, dessins et couleurs : Nicolas Dumontheuil
Futuropolis
Quand le cocasse et le cynisme font bon ménage
Il est parfois bon d'avoir un grain de folie, voilà une citation du philosophe Sénèque qui pourrait fort bien convenir à ce scénario tiré du roman du finlandais Arto Paasilinna. Question grain, le meunier Gunnar Huttunen n’en a pas qu’un seul et surtout l’un est particulièrement fâcheux, c’est sa propension à hurler à tue-tête lorsqu’il est contrarié, troublant les nuits des villageois.
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Nous sommes au sortir de la dernière guerre et le pays panse ses plaies. Aussi l’arrivée de Gunnar est plutôt saluée car il s’est mis en tête de retaper le moulin, permettant ainsi de moudre le grain mais également de tailler des bardeaux, matières fort prisées dans son village. Hélas, cet état de grâce n’est que de courte durée et il finit rapidement par se mettre à dos une bonne partie des habitants qui n’auront qu’un objectif, le faire enfermer !
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Heureusement pour lui, il reçoit rapidement le soutien de Sanelma Käyrämö, la jeune conseillère rurale, rapidement entichée de ce meunier peu ordinaire mais terriblement attachant. Mais comment vont-ils pouvoir se sortir de ce guêpier ? Comment faire face à la bêtise humaine, surtout quand elle est collective ?
Après La Forêt des renards pendus, voilà que Nicolas Dumontheuil adapte à nouveau et brillamment un roman d’Arto Paasilinna, et ce n’est guère étonnant car les récits de ce romancier correspondent plutôt bien au genre d’histoires mises en image par l’auteur : comiques, souvent sombres, mais aussi assurément tintées d’un fort cynisme.
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Le dessin semi-réaliste de Nicolas Dumontheuil colle à nouveau de fort belle manière à ce récit enlevé mettant en scène des personnages atypiques, aux traits volontairement marqués, le tout mis en couleurs d’un sépia qui sied parfaitement à l’intrigue.