American parano
Tome 1 : Black house
Scénario : Hervé Bourhis
Dessins et couleurs : Lucas Varela
Dupuis, collection Grand public
Entre doute et certitude
À l’aube des années 70, la jeune inspectrice Kim Tayler n’en mène pas large alors qu’elle rejoint le Central de San Francisco pour y exercer. Il faut dire qu’elle espère faire honneur à son père qui a œuvré dans le service et laissé une belle réputation derrière lui. À peine est-elle arrivée, voilà qu’on lui confie l’enquête sur une étudiante retrouvée ligotée aux abords du Golden Gate National et portant sur son ventre la gravure au couteau d’un signe satanique.
Si pour Kim les frasques du fondateur de « l’église de Satan » apparaissent comme des éléments susceptibles de le désigner coupable, il va falloir maintenant s’assurer qu’il en est bien l’auteur. Seulement, être arrivée vice-major de sa promo en crim ne s’avère peut-être pas suffisant pour tout mener à bien, surtout quand on traine une persistante mélancolie.
Après Le labo, voici qu’à nouveau l’auteur Hervé Bourhis s’associe avec talent au dessinateur Lucas Varela pour un diptyque sur le thème du polar. Avec ce premier album plutôt alléchant, ne serait-ce parce que le suspense s’avère maintenu, Hervé Bourhis mène de front deux histoires en une seule : celle d’une enquête confiée à une jouvencelle dans le milieu glauque du démoniaque et du pervers plutôt à la mode dans les années 70, et peut-être la plus difficile, celle du combat de Kim pour s’affirmer dans un milieu macho où l’on considère que la gent féminine est tout juste bonne à taper sur une machine à écrire et servir le café.
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Que dire du dessin mais aussi des couleurs de Lucas Varela sinon qu’ils mettent rapidement le lecteur dans le bain. Les personnages possèdent ce que l’on appelle des gueules, qui évoluent dans un San Francisco loin des clichés colorés que la ville véhicule.
Voilà tous les ingrédients d’un bon polar qui ne demande qu’à finir en beauté.