
Le feu et la glace
Scénario : Jean-Luc Cornette
Dessins et couleurs : Jürg
Futuropolis
Un casting de rêve pour un rendez-vous manqué
Ça devait être le fim de la décennie des années 30, tourné sur un paquebot avec, excusez du peu, un plateau rêvé d’actrices et d’acteurs les plus en vue de cette période tels que Louise Brooks, Marlène Dietrich, Adélaïde Hall, ou Charles Vanel sous la direction du réalisateur Georg Wilhelm Pabst. À cette énumération dithyrambique, il faut ajouter que ce film doit être le premier parlant en Europe.
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Si la décision de réaliser un script avec pour décors un paquebot ne s’avère guère fortuite, on comprend rapidement que les rencontres et discussions du réalisateur et des scénaristes avec les acteurs ont débouché sur ce choix car Georg Wilhelm Pabst tenait absolument à avoir Louise Brooks quelque peu surbookée dans son agenda alors qu’elle avait déjà son billet de retour pour l’Amérique.
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Le scénariste Jean-Luc Cornette immerge le lecteur dans les quelques semaines de folie et d’insouciance qui ont précédé le tournage et les fameux six jours sur le S.S. Homéric pour mettre en boite la pellicule. Au-delà de cette histoire plutôt à classer dans les anecdotes du 7e art, Jean-Luc Cornette a su magnifier cette péripétie en brossant un tableau complètement incroyable d’une période d’entre-deux-guerres mêlant inventivité et insouciance mais aussi préjugés raciaux et guerres d’égo.
Avec un trait semi-réaliste et rétro choisi pour le récit, Jurgen Hermant, qui signe sous le pseudonyme de Jürg, s’adapte parfaitement au scénario, et s’il s’avère toujours aussi difficile de dessiner des huis clos, il a su renouveler les décors et donner le dynamisme qui s’impose à ce genre de récit.
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Une mention particulière est à décerner pour le cahier du récit d’un film qui n’a jamais existé, réalisé par Jean-Luc Cornette qui revient, photos à l’appui, sur cette incroyable aventure cinématographique avec les acteurs qui l’ont animée.