Canary
Scénario : Scott Snyder
Dessins et couleurs : Dan Panosian
Delcourt, collection Comics
Un western inspiré de faits réels qui décoiffe
Âmes sensibles, passez votre chemin ! Si bon nombre de bandes dessinées consacrées au western ont tendance à édulcorer la rudesse de la vie à cette période, le comics Canary ne fait pas partie de ce registre. Ici pas de place pour les bons sentiments ou la prévenance, mais plutôt à l’unique attrait pour la conquête de l’Ouest et ses juteux profits quitte à y perdre son âme.
Canary est une petite ville de l’Utah plutôt quelconque sinon qu’elle se situe à proximité d’un ancien lieu d’extraction d’uranium radioactif qui a fait sa richesse. L’effondrement qui a enseveli de nombreux mineurs va, hélas, tout remettre en question jusqu’à ce que l’espoir renaisse avec la venue d’un géologue de la société minière du Colorado.
Mandaté pour protéger le géologue mais également pour résoudre une série de meurtres, le réputé Marshal William Holt est attendu comme le messie par une frange de la population mais redouté par d’autres qui n’aiment pas qu’un étranger vienne fouiller dans leur vie.
Les enquêtes sont difficiles dans un milieu fermé, avec la suspicion d’une mine hantée depuis son effondrement jusqu’à la réapparition d’un mineur sept ans après l’éboulement qui va plonger la ville dans la stupeur et la terreur.
Une nouvelle fois le scénariste Scott Snyder, réputé pour ses récits plutôt horrifiques, ne fait dans la dentelle avec un scénario où le lecteur n’aura de cesse de tourner les pages après s’être demandé ce qu’il va bien advenir dans la suivante. Rien ne se déroule comme prévu et c’est assurément un des charmes de cette histoire qui aurait été inspirée par des faits réels.
Avec un découpage plutôt classique mais diablement efficace, le dessinateur Dan Panosian plante rapidement le décor d’un monstrueux western. Des gueules plus patibulaires les unes que les autres évoluent dans des décors aux couleurs saturées renforçant le côté oppressant du récit.
Alors, prêts à tenter l’aventure d’un western peu commun ?