
Kabuki
Scénario : Tiago Minamisawa
Dessins et couleurs : Guilherme Petreca
Ankama
Un touchant récit dans l’univers théâtral au pays du soleil levant
Après l’excellent Shamisen qui avait pour toile de fond la musique de tradition nippone, le scénariste Tiago Minamisawa poursuit son exploration du patrimoine culturel japonais avec le théâtre Kabuki né au XVIIème siècle.
Dans un récit conçu comme une pièce en quatre actes, de l’été au printemps, le lecteur va suivre Kabuki, cet enfant qui s’est maquillé pour une représentation théâtrale et fut vite rabroué car c’était une aberration pour un garçon de se grimer en fille.
![]() |
Devenue adulte, alors qu’elle est dans sa recherche d’une identité, celle d’une personne transgenre qui se sent rejetée de tous, elle finit par se réfugier dans les opiacés pour oublier sa condition.
Alors qu’elle se trouve dans une impasse, voilà que concomitamment deux apparitions vont changer la donne pour Kabuki. Tout d’abord Houou, une créature de la mythologie Japonaise qui s’apparente au Phénix puis la fantomatique Alma s’adressent à elle. Qu’adviendra-t-il alors de ces apparitions fortuites, les conseils prodigués par Houou et Alma seront-ils bénéfiques ?
Mais au-delà du récit qui se déroule principalement dans un milieu théâtral, le scénariste Tiago Minamisawa arrive, avec talent, à ce que le lecteur ne soit pas simplement un spectateur mais également le confident d’un véritable drame, celui d’un personnage qui va finir par passer, au fur et à mesure des saisons, du désespoir à l’espoir.
![]() |
Le scénario, fort bien construit, s’avère aussi l’occasion pour les auteurs d’aborder le sujet de la transphobie dont ils constatent la montée en puissance dans leur pays, le Brésil, et amener le lecteur à réfléchir à ce phénomène de société.
Enfin, on s’attardera sur les superbes illustrations du dessinateur Guilherme Petreca qui transportent le lecteur dans cet univers théâtral avec maestria.
![]() |