Vernissage en bord de Seine
![]() De gauche à droite, debout: Henri Fabuel (scénariste Holmes), Fabrice Le Hénanff (dessinateur Holmes), Régis Penet (dessinateur). En bas: André Juillard (dessinateur), Daniel Maghen, Patrice Pellerin (L’épervier). |
Quelques bédéphiles passionnés s’étaient donné rendez-vous jeudi 8 juin vers 19 heures à la galerie Daniel Maghen quai des Grands Augustins, près de Saint-Michel à Paris, pour un de ces moments comme on les aime : l’inauguration des expositions conjointes des Archives secrètes de l’Épervier, de Patrice Pellerin d’une part, et de l’album H.H. Holmes T.1 de Henri Fabuel et Fabrice Le Henanff d’autre part.
![]() Fabrice Le Henanff |
Entre petits fours et champagne, les auteurs ont devisé de leurs travaux respectifs. Ainsi, LeHenanff et Fabuel nous ont expliqué leur présence sur les bords de Seine : « Daniel a vu notre travail chez Olivier Ledroit et il s’est montré intéressé. Il nous a suivis tout au long de l’album et a voulu exposer les planches. Cela aurait dû se faire plus tôt, mais il y a quelque retard et du coup, Daniel n’avait plus de créneau disponible. Du coup, Pellerin a accepté de nous faire un peu de place. » Il est vrai qu’entre Bretons (Finistériens, même, pour être plus précis), l’entraide est toujours possible…
Concernant H.H. Holmes (éditions Glénat), le passage par la galerie vaut bien le détour : Fabrice Le Henanff peint directement sur bois, du contreplaqué, ce qui ne cesse d’intriguer : la matière et les textures de couleur donnent de l’allant à l’ensemble, un effet assez particulier qui s’affadit malheureusement dans l’imprimé. Henri Fabuel, enseignant pour les enfants de voyage dans le « civil » et scénariste à la scène, en verve, se fait un plaisir de révéler quelques petits secrets de fabrication. Une vraie visite dont voici quelques morceaux choisis : « Fabrice travaille en format éclaté. Par exemple, sur la planche 42, la case en haut à gauche n’existe pas dans l’album imprimé, ce n’était pas possible, ça ne rentrait pas. La planche 4, elle, a une marque sur toute la largeur : en fait, au début, nous n’avions pas de thune donc on faisait de la récup. »
![]() Patrice Pellerin |
Plus tard, Patrice Pellerin, en grand manitou habitué des mondanités, explique que son Épervier se porte fort bien, mais que le travail présenté sur les murs de la galerie était comme un espace de liberté : « Quand un album est fini, qui est assez contraignant tout de même, j’ai envie de faire des dessins plus grands. Souvent les dessinateurs en profitent pour réaliser des portfolios, des affiches. Mais j’avais aussi envie de quelque chose de plus construit. Ces Archives étaient en projet depuis cinq ans, dans lesquelles j’avais envie de combler des vides dans la vie des personnages ; de développer des aspects historiques que je ne pouvais intégrer dans les albums, qui sont un format trop court ; enfin, de profiter de l’occasion pour répondre aux questions des lecteurs qui viennent en dédicace. Mais attention, c’est aussi l’occasion de poser d’autres questions… »
Quant au maître de maison, il servait du champagne, devisait de droite et de gauche, aux petits soins avec tous les présents, sans oublier les affaires et toujours avec humour : « Allez, Henri, tu lui as fait un prix ? La planche est à 650, tu la lui as proposée à 655 ? Mais c’est parfait ! … Heu, vous payez par chèque ? » Allez, on ne vous dira pas qui s’est embobiné…