La Liste 66
Tome 5 : ... Californie
Scénario et dessins : Éric Stalner
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud
Dargaud
Fin de course ?
Initialement prévue en autant de tomes que d’états que traverse la Route 66 de Chicago à Los Angeles, la série est raccourcie en 5 tomes, d’où le titre initial à rallonge : Nouveau Mexique, Arizona, Californie devenu … Californie. L’auteur Éric Stalner voulait garder le rythme haletant de ce thriller d’espionnage et road-movie au cœur des États-Unis du temps de la Guerre froide. Cet épisode dénoue donc la course poursuite à travers l’Amérique de Vladimir Illitch Kaptchenko, surnommé le Clown par la presse, un tueur sans scrupule à la solde du K.G.B., chargé d’éliminer tous les agents dormants figurant sur la fameuse liste 66.
Alex avait en vain essayé de les prévenir tout en tentant de rejoindre Sacha, le chef du réseau, en Californie. Malheureusement il s’est fait prendre. Curieusement il a été soigné et interné dans une clinique américaine contrôlée par le K.G.B.. Restait encore en vie son fils Rob ainsi que l’avocat Carl Menson qui a changé d’identité sous le nom de Robinson… Jusqu’au jour où se dernier est retrouvé pendu, ce qui motivé Rob à sortir de sa nouvelle vie. Et de parvenir à sauver son père des griffes du K.G.B. grâce à Ronny. Mais le clown est déjà sur leurs traces et leur promet la vie sauve en échange d’un contrat très spécial à Los Angeles…
Le principe du bon roman d’espionnage est de ne pouvoir faire confiance à personne. Éric Stalner joue jusqu’à la fin sur cette idée. Bon manipulateur, il rebondit sur chaque élément semé aux cours des épisodes précédents pour dénouer avec une vraie logique toute l’intrigue, jusqu’à découvrir l’identité du fameux Sacha. Dans ce dernier opus apparaît aussi un « grand » personnage authentique qui crédibilise encore davantage le récit. Encore une fois, l’histoire est sanglante et n’épargne pas les héros. L’album est très bien rythmé, découpé avec art, avec même des pleines pages aux décors somptueux, dessiné dans un style très enlevé et toujours mis en couleurs avec brio par Jean-Jacques Chagnaud. Vraiment de l’excellent Éric Stalner avec des personnages dont le lecteur a du mal à se séparer, même quand ils ont un rôle franchement méchant.
Le dénouement est cruel et surprenant, et même si la dernière planche reste ouverte, il n’est malheureusement pas question d’une suite.