Auracan » chroniques » Quais divers
Quais divers, par collectif (Sixto - SNCF)

Quais divers

Scénario et dessins : collectif

Sixto - SNCF

Cinq histoires qui ont en commun le polar, la Bretagne et le train.

De la gare où l'on poinçonne le billet au quai où l'on descend en passant par le contrôle, ces nouvelles mettent en éclairage le trafic ferroviaire en y mêlant enquêtes, malveillances, arrestations.

 Quais divers est une bande dessinée hors-commerce. Venue à la rencontre des éditions Sixto, la SNCF veut réaliser une bande dessinée autour du train en Bretagne et des gares de Brest, Quimper, Lorient, Rennes et Saint-Brieuc. Un pari plus difficile qu'il n'y paraît puisque la bande dessinée a été réalisée en quelques mois. Les neuf auteurs choisis laissent l'imagination et le crayon les guider le long des rails. Ils ont chacun quinze pages pour nous embarquer.
L'exercice est difficile et certaines histoires ne tiennent pas toujours le rythme.

Briac ressuscite la vieille gare de Brest (celle de 1865) à travers un voyage (presque) immobile. Au lieu de cases, nous avons des tableaux où l'auteur étale son art pictural. Une technique qu'on ne voit pas souvent en bande dessinée, mais qui a le mérite d'exister sous le pinceau de maître Briac.
 De maître, il en est question dans l'histoire d'Olivier Keraval et Luc Monnerais. Un cambrioleur se joue de la police et des services ferroviaires. Une course poursuite haletante où le trait acéré de Luc Monnerais permet une galerie de « gueules ». Des hommages cachés aux vieux polars sans doute.


Les héros de Elona Quimperiana sont complètement « à l'ouest ». Ne pouvant discuter avec un promoteur immobilier, ils envoient le plus jeune d'entre eux en le comparant à Clint Eastwood. Une histoire sympathique et des cadrages intéressants. Ce qui m'a vraiment dérangé, ce sont les traits des personnages. Tantôt acérés, tantôt tendance pâte à modeler, ils ne permettent pas de rentrer totalement dans l'intrigue.


L'histoire de Guillaume Néel avait tout pour plaire : une héroïne forte, un mystère à résoudre... Mais l'intrigue est convenue et les personnages caricaturaux. C'est aussi ça qui fait tout le sel de l'histoire.
 Quant à l'histoire de Fabien Dupas et Lucas Bathany, tout est (presque) réussi. Un graphisme acéré que les couleurs (éclatantes) viennent adoucir. Une enquête sur une statuette qui démarre bien, s'il n'y avait pas eu cette fin. J'ai envie de vous dire, ne lisez pas la dernière page.


Il est facile de critiquer quand on n'est pas soi-même derrière les pinceaux. N'oublions pas que cet album a été réalisé en quelques mois. Si tout n'est pas du même niveau, cette bande dessinée a le mérite d'exister. Elle met en avant le trafic SNCF et son personnel à travers plusieurs situations policières. Une autre façon de nous faire préférer le train.



Partager sur FacebookPartager
Hervé Beilvaire

Du même dessinateur :

Armen, par Briac
29/03/2013