Balade au Bout du Monde - T12: L'Oeil du Poisson par Makyo et Faure

BALADE AU BOUT DU MONDE

Tome 12: L'Oeil du Poisson

Scénario: Pierre Makyo
Dessins: Michel Faure

Couleurs: Jacky Robert

Glénat, collection Caractère

Comme nous l'annonçait l'éditeur sur un autocollant publicitaire posé sur le premier album du troisième cycle d'aventures, L'oil du Poisson voit enfin le retour d'Arthis au royaume de Galtheoc. Rappelons que la série a gagné, il y a presque vingt ans, ses lettres de noblesse lorsque Laurent Vicomte et Pierre Makyo ont emprisonné leur héros dans ce royaume médiéval, perdu au cour d'un marais, le protégeant ainsi de notre civilisation.

Après un intermède en Inde, Arthis se retrouve au cour d'une guerre entre deux sectes : les Nouveaux Cathares et l'Ordre du Saint Graal. Toutes les deux convoitent le même objectif : connaître la date de l'apocalypse. Le petit royaume médiéval, tourmenté par une épidémie de peste et la folie d'Argon, possède la solution de l'énigme.

Pierre Makyo clôt ce troisième cycle avec L'oil du Poisson. Le scénariste s'amuse à alterner les scènes d'aventures et d'autres plus intellectuelles où il expose les motivations de ces deux sectes. Un petit bémol, cependant: Pierre Makyo, sans doute emporté par l'aspect métaphysique de son histoire, en oublie certains aspects plus terre à terre. Ainsi, le lecteur remarquera qu'Arthis se trimbale durant une grande partie de l'histoire avec un téléphone portable. Mais comment fait-il donc pour avoir un «réseau» dans le vaste royaume de Galtheoc, niché au cour d'un immense marais ?

Malheureusement, au fil des cycles, Balade au Bout du Monde devient petit à petit une série qui perd l'identité tout public qu'elle avait dans les albums dessinés par Vicomte. Les explications de Makyo concernant ces "religions" fatigueront peut-être une partie du lectorat.

Michel Faure, qui signe les plus belles couvertures de la série, a un dessin de plus en plus fouillé. Il gomme ainsi les marques laissées par ses prédéceseurs, à savoir l'élégance de Laurent Vicomte et le dynamisme de la griffe d'Eric Herenguel.

Faure, dont le style graphique convient parfaitement aux Fils de l'Aigle (éditions Arboris) et à Elsa (avec Pierre Makyo, éditions Glénat), semble avoir des difficultés à s'imposer. Même si les trognes des personnages médiévaux, les mimiques d'un Argon marqué par la folie et les paysages humides de Galtheoc renforcent les ambiances du récit, on ne peut s'empêcher de penser à ce petit royaume comme l'avait si bien dessiné Laurent Vicomte.

Qui d'autre aurait pu le mieux illustrer ce retour aux sources ? Makyo aurait peut-être dû créer une intrigue hors de Galtheoc pour Michel Faure, comme il l'avait fait pour le superbe cycle Indien dessiné par Herenguel.

Nicolas Anspach

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