BARBE ROUGE Tome 34 : Le Secret d'Elisa Davis - Première partie Scénario : Christian Perrissin Dessin : Marc Bourgne Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud Dargaud

La fin du tome précédent, Le Chemin de l'Inca, avait vu la spectaculaire disparition du célèbre "Démon des Caraïbes" au fond d'un sombre gouffre…

Témoin de ce drame, Eric, le fils adoptif de Barbe Rouge, décide de regagner l'Europe en compagnie de Baba, Triple-Pattes et Anny. Compagnons d'infortune, le moral au plus bas, ils s'enfoncent dans la jungle afin de rejoindre Porto Bello où ils comptent embarquer à bord d'un navire.

C'est dans ce décor inhospitalier qu'Anny décide de confier à Eric son histoire. Celle d'une jeune fille marquée par le dramatique parcours de sa mère, Ann Davis…

Récit psychologique, qui n'omet cependant pas de se faire aventureux, ce périple, sous forme d'un long flash-back où plane l'ombre de Barbe Rouge, permet à l'inspiré Christian Perrissin de nous offrir un grand chapitre de cette saga flibustière.

Respectueux de l'œuvre de Charlier, il s'ingénie dans cet album, comme il le faisait dans ceux de La Jeunesse de Barbe-Rouge, à approfondir les psychologies des personnages. Maîtrisé et intelligent, son travail révèle un auteur qui mériterait d'être mieux connu.

Marc Bourgne, pour sa part, dessine des planches extrêmement riches de cases, de détails. Si le premier tome de cette reprise, L'Ombre du Démon, lui permettait de nous montrer son savoir-faire en matière de compositions cinématographiques, larges et dynamiques, si le second, Le Chemin de l'Inca, lui permettait de développer ses recherches sur les personnages, au détriment peut être des décors, ce troisième volume révèle sa complète appropriation de l'univers inventé il y a quarante ans par Victor Hubinon. Subtilement servi des couleurs de Chagnaud, le dessin de Bourgne ne peut que combler les amateurs de grands récits réalistes.

En trois volumes seulement, face aux 31 précédents qui constituent la série Barbe Rouge, Bourgne et Perrissin, deux jeunes auteurs à suivre de près, apparaissent comme les dignes héritiers du grand Jean-Michel Charlier.