Cette jeune série est déjà une valeur
sûre des éditions du Lombard et fait office de
figure de proue pour la collection Troisième Vague.
Alpha est devenu une de ces séries que certains
s'amusent à décrier sous prétexte qu'elle
apparaît commerciale
Qu'en est-il de ce nouvel album, l'Emissaire. Mythic
a bâti un thriller intelligent et captivant. Il alterne
avec brio les scènes d'action et d'autres de discussions
sans lasser les lecteurs.
L'originalité de l'histoire repose avant tout sur
l'exercice de style intéressant que s'est imposé
le scénariste. Le début du récit chevauche
la chronologie du précédent album, Sanctions.
Nous retrouvons ainsi les personnages principaux lors du footing
réalisé par la délégation russe
(voir la planche 16 de Sanctions). A un détail
près cependant : Sheena est en avant plan, alors qu'Alpha
l'était dans le précédent.
Le lecteur averti se demandera logiquement si L'Emissaire
n'est pas la suite inattendue de Sanctions. D'autant
plus que Mythic s'amuse à inclure des liens vers l'affaire
Moore
L'histoire est tout autre : une bavure compromet gravement
la réélection du Président des USA. Chargé
de négocier la paix en Ulster, un négociateur
américain est enlevé par un groupe d'extrémistes.
Afin d'éviter que cette immixtion soit rendu publique,
la CIA envoie un commando dirigé par Alpha et la séduisante
Sheena pour récupérer l'émissaire.
Toujours assisté par l'outil informatique, Youri Jigounov
parvient à gommer l'aspect artificiel qui est souvent
associé aux couleurs réalisées par ce
moyen. Le dessinateur russe accompagne avec beaucoup de professionnalisme
cette histoire : les décors fournis de détails
et les expressions des personnages en sont sans doute les
meilleurs exemples.
Un album qui donne encore plus de cohérence au précédent.
|