Mâtiner d'ambiance nipponne la bande dessinée
franco-belge est un pari risqué. Avec ce premier tome
des Poussières de l'Infini, la collection
Soleil Levant semble sur la bonne piste.
Dans les bas-fond de Néo-Angel, le Los Angeles du
futur, une jeune femme, douée d'une force surhumaine,
tire une de ses amies des griffes de trois loubards entreprenants.
Une connaissance commune des deux jeunes femmes, également
dotée de pouvoir hors du commun, parvient à
déjouer un attentat contre un ministre. Pourtant le
projet dudit ministre -tester l'ADN de la population pour
savoir qui possède les gènes de l'agressivité-
a l'air d'inquiéter les trois amis. Et paradoxalement,
l'homme d'affaire, qui est le commanditaire de la tentative
d'assassinat, finance la campagne du même ministre
Plongeon construit une histoire alerte, remplie de
péripéties et bourrée de personnages
-peut-être même un peu trop. Son scénario
est haletant et parvient à faire alterner judicieusement
les scènes d'action et celles d'explications. Le découpage,
très manga, donne une dynamique incontestable à
l'ensemble.
Le dessin de Zerriouh joue également à
fond la carte du manga. Son trait, percutant et vif, réussit
à rendre les visages expressifs. Les scènes
de combat -très nombreuses- sont particulièrement
bien rendues grâce au ligne de vitesses et aux cadrages
typiquement nippons. Certes les personnages sont légèrement
figés et un peu caricaturaux, mais les magnifiques
décors, très fouillés et très
précis, compensent largement ce léger défaut.
Les couleurs du studio 2HB pourraient au premier abord paraître
flashy. Mais en fait elles s'intègrent parfaitement
à l'histoire et à l'ambiance japonisante.
Plongeon et Zerriouh ont su conserver le meilleur des influences
japonaises et européennes pour construire une bande
dessinée efficace. A suivre
et de près!
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