Si j’avais adoré le précédent
tome des « aventures de Jeanne Picquigny », je
craignais que le propos de Fred Bernard ne s’essouffle
avec ce deuxième volet… Comment, en effet, faire
aussi bien qu’avec La Tendresse des crocodiles ? Et
bien, bonne nouvelle, la suite de cet étonnant bouquin
est aussi particulièrement réussie.
Rappel des faits et du contexte. Nous sommes en 1922, Jeanne
Picquigny, revenue des profondeurs africaines où elle
retrouva son père, explorateur devant l’éternel
et spécialiste du Mokélé, embarque sur
un transatlantique en compagnie de Barberine Love Peacock,
la sœur d’Eugène, le père de son
enfant. Les deux femmes, laissant la garde du gamin à la
très délurée et quelque peu neurasthénique
Victoire, partent à la recherche d’Eugène
qui a plaqué Jeanne en empruntant quelques films où apparaît
le mythique Mokélé…
De New York à Cuba, les aventures de Jeanne se révèlent
comme autant de fables où cette jeune femme, moderne
et indépendante, tente de trouver un sens à sa
vie, entre errances intellectuelles et rêves à connotation
sexuelle… Vous devriez apprécier ce récit,
superbement servi par les planches richement détaillées,
en noir et blanc, d’un auteur en très grande
forme. En un mot : jubilatoire ! |